Le retour des inquiétudes sur la croissance plombe les marchés européens

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Paris perd 0,93%, Londres cède 0,78%, Francfort chute de 0,97% et Milan glisse de 1,33%. A Zurich, le SMI cède 0,83%.

Les marchés mondiaux évoluent dans le rouge mardi, avec des prix du pétrole à leur plus bas niveau depuis le début de l’année, sur fond de retour des craintes sur la croissance mondiale après la publication d’un indicateur économique décevant aux Etats-Unis.

«La journée est marquée par les interrogations qui persistent sur la croissance mondiale, et notamment américaine», qui se répercutent sur l’ensemble des marchés, explique à l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché chez IG France.

En Europe, l’ensemble des Bourses ont terminé dans le rouge: l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 0,93%, Londres a cédé 0,78%, Francfort a chuté de 0,97% et Milan a glissé de 1,33%. A Zurich, le SMI a cédé 0,83%.

A Wall Street, à 15h59 GMT l’indice Nasdaq chutait de 2,50%, plombé par des prises de bénéfices dans le secteur des semi-conducteurs. L’indice Dow Jones perdait 1,09% et le S&P 500 reculait de 1,47% .

Dans le même temps, le prix du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 4,44% à 74,08 dollars peu après avoir touché son plus bas prix de l’année. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) tombait lui de 3,92%, à 70,67 dollars, frôlant la barre symbolique des 70 dollars.

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts des Etats-Unis à dix ans s’établissait à 3,85%, en baisse par rapport à la veille (3,90%).

L’activité manufacturière aux Etats-Unis a continué à se dégrader en août, pour le 5e mois d’affilée, toujours restreinte par les taux d’intérêt élevés, ainsi que par les incertitudes liées à l’élection présidentielle qui se déroulera dans deux mois.

L’indice, qui donne un aperçu de l’activité de l’industrie américaine, s’est établi à 47,2% en août, contre 46,8% en juillet (sous les 50%, il signale une contraction de l’activité). Or, les analystes voyaient l’indice à 47,5%, selon le consensus de Briefing.com.

Ces chiffres accroissent les inquiétudes sur les risques de récession qui pèsent sur la première économie mondiale, avant la publication très attendue de données sur l’emploi vendredi.

Le précédent rapport sur l’emploi américain pour le mois de juillet avait déçu les attentes. Face à un taux de chômage en plus forte hausse qu’anticipé et à un nombre de créations d’emplois moins élevé qu’attendu, les investisseurs avaient alors craint d’y voir le signal d’un trop fort ralentissement de l’économie américaine et avaient très négativement réagi.

Cet indicateur «sera donc le juge de paix», explique à l’AFP Alexandre Baradez.

«Une récession remettrait clairement en question les prévisions de croissance des bénéfices (...). Des secteurs tels que l’industrie et la finance auraient du mal à atteindre les chiffres des consensus», estime Natasha May, analyste chez JP Morgan AM.

L’indicateur donnera également une idée de l’ampleur de la baisse de taux qui sera opérée par la Réserve fédérale américaine (Fed), lors de sa prochaine réunion de politique monétaire prévue les 17 et 18 septembre prochains.

Prise de bénéfices chez les semi-conducteurs

Dans ce contexte tendu, «les investisseurs sont nerveux et récupèrent une partie de leur mise», souligne Adam Sarhan, de Sarhan Capital.

Ce mouvement de prise de bénéfices touche particulièrement le secteur de la tech, notamment les vedettes des semi-conducteurs Nvidia (-7,07%), Intel (-7,19%), et Broadcom (-5,15%), qui publie ses résultats jeudi.

En Europe, AMSL a perdu 4,39%, Infineon 4,68% et STMicroelectronics 4,55%.

Les minières souffrent de la conjoncture chinoise

Les entreprises minières souffrent aussi de la conjoncture en Chine, Arcelor Mittal a reculé de 4,92% à Amsterdam, Rio Tinto de 2,16% et Glencore de 4,18% à Londres.

Sur le marché des changes, le yen s’appréciait sensiblement mardi, après que le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) a réitéré que l’institution relèverait ses taux si l’économie évoluait conformément à ses attentes.

La devise nippone grimpait de 1,05% face à l’euro à 161 yens et de 0,72% face au dollars, à 145,86 yens.

L’euro lâchait 0,31% face au dollar à 1,1038 dollar.

Le bitcoin chutait de 2,14% à 57'739 dollars.

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