Les indices boursiers évoluent en ordre dispersé lundi et digèrent les dernières annonces de politique monétaire du président de la banque centrale américaine, tandis que les prix du pétrole sont tirés vers le haut en raison de tensions géopolitiques au Proche-Orient.
En Europe, Paris a gagné 0,18% tandis que Francfort a très légèrement reculé de 0,09% et Milan de 0,13%. A Zurich, le SMI a gagné 0,06%.
La Bourse de Londres est quant à elle restée fermée en raison d’un jour férié et l’absence des investisseurs britanniques a réduit les volumes échangés sur les marchés européens.
A New York, les indices boursiers étaient dispersés vers 15H55: le Dow Jones oscillait autour de l’équilibre (+0,04%), tandis que le S&P 500 cédait 0,41%. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, baissait de 0,97%.
Les investisseurs continuent de jauger les déclarations du président de la puissante Réserve fédérale (Fed) américaine, Jerome Powell, qui a déclaré vendredi que «le temps d’un ajustement de politique monétaire était venu», à l’occasion du symposium de Jackson Hole qui réunit de nombreux banquiers centraux.
Les marchés estiment l’hypothèse d’une baisse d’un quart de point en septembre comme la plus probable, mais celle d’une baisse d’un demi-point a gagné du terrain.
Or, pour les marchés, une réduction de cette ampleur pourrait aussi indiquer que la Fed a mis trop de temps à assouplir sa politique monétaire au risque d’avoir fragilisé la première puissance économique mondiale. «Le marché attend des nouvelles données pour savoir s’il y a une vraie faiblesse» dans l’économie américaine, souligne Marine Mazet, stratégiste spécialiste des marchés obligataires.
Dans le sillage de ces propos, «il y a eu une baisse des taux obligataires vendredi qui a reflété une plus grande chance de baisses des taux directeurs de la Fed», mais «l’activité est très calme lundi», le marché s’octroyant «une respiration», poursuit-elle.
Le rendement des emprunts d’Etat américains à deux ans, le plus sensible aux évolutions de la politique monétaire, s’établissait à 3,92%, comme vendredi à la dernière clôture. Celui à échéance 10 ans se tendait très légèrement, à 3,81%, contre 3,80%.
Les investisseurs «restent très concentrés sur le marché du travail américain» et scruteront les indicateurs permettant de prendre sa température, détaille Marine Mazet.
Des données sur l’emploi américain seront publiées jeudi comme chaque semaine, mais les indicateurs les plus importants, contenus dans le rapport officiel sur le marché du travail, ne sont attendus que pour la semaine prochaine.
Sur le marché des changes, le billet vert progressait de 0,22% par rapport à l’euro, à 1,1158 dollar pour un euro.
Le pétrole flambe
Sur le marché du pétrole, les prix sont en nette hausse, tirés par les craintes géopolitiques au Proche-Orient qui menacent l’approvisionnement venant de la région.
Lundi, les autorités de l’Est de la Libye ont annoncé la «fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers» ainsi que «l’arrêt des exportations jusqu’à nouvel ordre», sur fond de crise politique majeure avec le gouvernement rival de Tripoli, reconnu par l’ONU.
Cette décision de blocage des principales infrastructures pétrolières du pays intervient en riposte à une prise de contrôle lundi matin de la Banque centrale et au remplacement de son gouverneur par les autorités de Tripoli.
Vers 15H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord s’envolait de 2,52% à 81,01 dollars vers 13H45 GMT et l’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), grimpait de 2,94% à 77,03 dollars.
Sur les marchés d’actions, les valeurs pétrolières étaient en hausse: Exxon Mobil prenait 1,03% à Wall Street et ConocoPhillips 1,82%. En Europe, TotalEnergies a gagné 1,13% à Paris, Eni 0,95% à Milan.
Temu dans le dur
Le groupe chinois de commerce en ligne PDD, coté à New York et actionnaire majoritaire du site de prêt-à-porter à bas prix Temu, chutait lourdement (-30,59%) après avoir fait état d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes.
Meyer Burger dévisse
Le fabricant de panneaux solaires Meyer Burger a chuté de 45,09% à Zurich après l’annonce d’une nouvelle stratégie ainsi que l’élaboration d’un programme de restructuration et de réduction des coûts.