Les bourses montent et les taux baissent vendredi, après le discours du président de la banque centrale américaine Jerome Powell, qui a confirmé qu’il est temps pour l’institution de baisser ses taux directeurs.
Les indices de la Bourse de New York progressent nettement vers 15H55 GMT: le Dow Jones montait de 0,83%, le S&P 500 de 0,77% et le Nasdaq de 1,04%.
En hausse avant l’intervention de Jerome Powell, les bourses européennes ont accru leur progression en fin de séance. Paris a fini en hausse de 0,70%, comblant ainsi ses pertes de l’année. Londres a pris 0,48%, Francfort 0,76%, Milan 1,02% et Zurich 0,34%.
Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts des Etats-Unis reculaient avec la perspective d’une baisse des taux de la banque centrale américaine.
Le rendement à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, passait de 4% jeudi à 3,93% vers 15H55 GMT. Et celui de l’échéance à dix ans s’établissait à 3,81%, contre 3,85% jeudi.
Lors de son traditionnel discours au symposium de Jackson Hole aux Etats-Unis, le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine a clairement ouvert la porte à une première baisse des taux directeurs de l’institution en septembre.
Jerome Powell a assuré que sa «confiance a augmenté quant au fait que l’inflation est sur la voie d’un retour durable à 2%» et que la Fed fera «tout ce qui est en (son) pouvoir pour soutenir un marché de l’emploi solide».
«Le pivot est là» et les propos de Jerome Powell «valident la baisse de 25 points de base en septembre», attendue par les investisseurs, souligne David Kruk, responsable du trading de La Financière de l’Echiquier.
Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique au sein de Lombard Odier IM, estime que tant que le marché de l’emploi américain «continuera à se refroidir, la Fed semble prête à réagir par des baisses de taux».
Des chiffres en dessous des prévisions concernant l’emploi américain en juillet avaient semé le trouble sur les marchés début août.
«Les investisseurs resteront attentifs aux données sur l’emploi qui seront publiées en septembre, et qui seront d’autant plus regardées et importantes à la lumière de ces commentaires», prévient Guy Stear, responsable de la stratégie pour les marchés développés de l’Amundi Investment Institute.
L’imminence d’une baisse des taux aux Etats-Unis pesait sur le dollar qui perdait 0,64% face à l’euro à 1,1185 dollar pour un euro. Le billet vert tombait aussi de 0,82% face à la livre, qui a ainsi atteint un plus haut depuis mars 2022 à 1,3230 dollar pour une livre.
Le secteur bancaire progresse après ce discours, aux Etats-Unis comme en Europe, à l’instar de Citigroup (+3,07%), Barclays (+2,24%), BNP Paribas (+0,56%), Commerzbank (+0,89%), Unicredit (+0,98%) ou encore UBS (+0,92%).
Nestlé change de tête pensante
Le géant de l’alimentation Nestlé a annoncé jeudi que le Français Laurent Freixe deviendrait son directeur général au 1er septembre, succédant à Mark Schneider qui quitte la société.
Avec un changement de directeur général, mais aussi «de directeur financier, c’est un moment où tout investissement plus important ou tout changement dans les pratiques comptables peut être considéré par le marché comme une réévaluation des attentes en matière de marges», expliquent les analystes de Deutsche Bank.
En baisse pendant quasiment toute la séance, le titre Nestlé a fini en hausse de 0,11% à Zurich.
Melrose rouge
L’équipementier aéronautique britannique Melrose Industries a perdu 7,10% à Londres après avoir vu la note de son action dégradée par la banque suisse UBS.
Le pétrole en légère hausse
Les prix du pétrole étaient tirés à la hausse par les risques géopolitiques au Moyen-Orient, après l’attaque d’un navire pétrolier et des négociations en vue d’une trêve à Gaza, sans percée pour le moment.
Vers 15H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 2,16% à 78,89 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance 2,37% à 74,74 dollars.
Le bitcoin montait de 1,60% à 61.653 dollars.