Les bourses mondiales évoluaient en ordre dispersé jeudi, un indicateur d’activité aux Etats-Unis ayant semé le trouble dans les anticipations de baisse de taux d’intérêt des investisseurs, à la veille d’un discours du président de la banque centrale américaine.
Après avoir été un peu soutenue par des indicateurs d’activité encourageants, la Bourse de Paris a finalement terminé proche de l’équilibre (-0,01%), tout comme celle de Londres (+0,06%) et celle de Milan, qui a fini stable. Francfort a grappillé 0,24%. Le SMI a clôturé en hausse de 0,45%.
Les indices de Wall Street sont quant à eux dans le rouge, après une ouverture positive.
Le Nasdaq cédait 0,86%, le S&P 500 0,45% et le Dow Jones 0,31% vers 18h10.
Selon les indices PMI, l’activité du secteur privé a légèrement augmenté en zone euro en août, à son plus haut depuis trois mois. Aux Etats-Unis, l’indice compilé par S&P Global a montré une accélération du secteur des services en août, alors que Wall Street attendait une décélération.
Pour Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions, «ces données contrastées maintiennent la Réserve fédérale sur la voie d’un assouplissement progressif à partir de septembre, avec une réduction de 0,25 point de pourcentage».
L’immense majorité des analystes tablent sur une première baisse des taux de 0,25 point de pourcentage en septembre, puis des baisses régulières lors des deux réunions suivantes avant la fin de l’année, selon l’outil de suivi FedWatch du groupe CME. Certains opérateurs de marchés misent cependant sur une première baisse des taux de la Fed de 0,5 point de pourcentage.
Mais selon Christophe Boucher, «la probabilité d’une réduction de 0,5 point de pourcentage en septembre a légèrement diminué après la publication» de l’indice PMI.
Les taux obligataires se sont tendus en conséquence après la publication de ces indices, ce qui fait pression sur le prix des actions. Le rendement des emprunts d’Etat américains à deux ans ressortait à presque 4% contre 3,93% la veille en clôture.
L’approche du discours du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, qui est prévu vendredi à 14H00 GMT, lors du symposium de Jackson Hole aux Etats-Unis, rend les marchés nerveux.
Désormais, les investisseurs «s’attendent à ce que le président de la Fed fasse allusion à une baisse des taux en septembre, bien qu’à un rythme modéré», estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Sur le marché des changes, la perspective de baisses des taux de la Fed pèse sur le dollar et a permis à l’euro de toucher la veille un plus haut depuis plus d’un an face au billet vert, à 1,1174 dollar. Jeudi, vers 16H00 GMT, l’euro relâchait 0,33% à 1,1113 dollar.
Swiss Re rassure
Le géant suisse de la réassurance Swiss Re (+4,51% à Zurich) a annoncé un bénéfice net de près de 2,1 milliards de dollars pour le premier semestre, et a confirmé ses prévisions pour l’ensemble de 2024.
Deutsche Bank presque affranchie
Le premier groupe bancaire allemand a progressé de 4,03% après avoir annoncé mercredi qu’il avait trouvé un accord avec près des deux tiers des plaignants dans le litige l’opposant à d’anciens actionnaires de la Postbank, qui estimaient avoir été lésés lors du rachat de l’entreprise en 2010. L’entente devrait avoir un impact positif de 430 millions d’euros au troisième trimestre.
Le pétrole en petite forme
Les prix du pétrole progressaient vers 16H00 GMT : le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,69% à 77,34 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 1,70%, à 73,15 dollars.