Les Bourses mondiales évoluaient en ordre dispersé vendredi, digérant une série d’indicateurs d’inflation aux Etats-Unis en Europe, et jaugeant la trajectoire future des politiques monétaires des institutions monétaires.
Il y a une «prise de respiration» des marchés «après une belle performance en août», commente Nicolas Forest, directeur des investissements de Candriam.
Vers 15H55 GMT à New York, l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,18% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,37%. Seul le Dow Jones, le plus vieil indice de Wall Street, reculait de 0,17%.
En Europe, la Bourse de Paris a conclu la séance en léger repli de 0,13%, tandis que Londres a terminé stable (-0,04%). Francfort a touché un nouveau plus haut historique en séance à 18'970,71 points avant de finalement céder du terrain et de conclure proche de l’équilibre (-0,03%). A Zurich, le SMI a gagné 0,15%.
L’indice paneuropéen Stoxx 600 a terminé en très légère hausse de 0,09%, après avoir lui aussi établi un nouveau record en séance, à 526,66 points.
«Cela a été une semaine importante, une semaine de clarification» pour les marchés quant à la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) «après la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, et avec aujourd’hui des données d’inflation et de consommation» aux Etats-Unis et en Europe, commente Nicolas Forest.
Aux Etats-Unis, la mesure d’inflation préférée de la Fed est restée stable sur un an en juillet, à 2,5%, mais a continué à accélérer sur un mois, à 0,2% contre 0,1%, selon l’indice PCE publié par le département du Commerce, une évolution conforme aux attentes des analystes.
«Ce 2,5% est un chiffre qui permet à la Fed d’entamer son cycle de baisse des taux dès septembre, après un resserrement monétaire record», commente Nicolas Forest.
«Ces données rassurent, mais en même temps, le marché anticipe aujourd’hui huit baisses des taux sur un an, et pour qu’il continue de progresser, il faudra des nouvelles rassurantes sur le plan de la croissance, de l’emploi et des entreprises aux Etats-Unis», détaille le directeur des investissements.
En Europe, des indicateurs d’inflation ont aussi soulagé les investisseurs. L’inflation en zone euro a nettement ralenti en août, retombant à 2,2% sur un an, son niveau le plus bas depuis juillet 2021. L’inflation sous-jacente n’a cependant que faiblement baissé, à 2,8%, après 2,9% en juillet.
Vendredi, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé dans une interview au magazine Le Point qu’une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en septembre, après celle de juin, serait «juste et sage».
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts de l’Etat allemand à dix ans montait à 2,29% vers 15H50 GMT, contre 2,27% à la clôture jeudi. L’américain à même échéance s’établissait à 3,87% contre 3,86%.
Du côté des changes, le dollar se renforçait face à l’euro (+0,21%) à 1,1055 dollar.
Pétrole: le secteur s’incline
Stables en début de séance, les cours du pétrole se sont brusquement inclinés face à la perspective que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés réunis dans l’Opep+ procède à une augmentation de la production de pétrole planifiée à partir d’octobre, ce qu’assurent six sources du groupe de producteurs jointes par l’agence Reuters, dans un article publié vendredi.
Vers 15H55 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,38% à 78,84 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) baissait de 2,58%, à 73,95 dollars.
Sur les marchés d’actions, les valeurs pétrolières étaient tirées vers le bas. A Paris, TotalEnergies a reculé de 0,83%, à Londres, BP a cédé 1,23% et Shell 1,11%, à Oslo, Equinor a abandonné 1,21%, à Milan, Eni a reculé de 0,89%.
Outre Atlantique, ConocoPhillips perdait 1,54%, Exxon Mobil 0,99% et Chevron 0,67%.