Les Bourses avancent jeudi, aidées par une croissance américaine plus forte que prévu et un ralentissement de l’inflation dans plusieurs pays européens, des indicateurs qui ont éclipsé la déception liée aux résultats du géant technologique Nvidia.
Les indices européens ont été soutenus par des chiffres d’inflation en baisse en Espagne et en Allemagne, renforçant la perspective d’une nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).
L’indice Dax de Francfort a atteint de nouveaux records en séance et en clôture, terminant à 18'912,57 points, après une hausse de 0,69% sur la journée. Il a atteint 18'936,04 points en cours de séance.
Paris a de son côté gagné 0,84%, Londres 0,43% et Milan 0,92%. L’indice paneuropéen Stoxx 600 (+0,76%) a terminé à un cheveu de son record en clôture, qui date de mi-mai. A Zurich le SMI a gagné 0,56%.
A New York, le Nasdaq décollait de 1,12% vers 16H00 GMT, le S&P 500 de 0,82% et le Dow Jones de 0,93%.
La superstar des semi-conducteurs Nvidia a largement dépassé les attentes, mais la croissance de son chiffre d’affaires a ralenti, même si elle demeure incomparablement supérieure à celle de ses rivaux (+122% sur un an).
Alors que beaucoup prévoyaient un mouvement brutal, la réaction des marchés est sans à-coup et ne concerne que Nvidia, sans sanction d’autres géants technologiques.
L’action Nvidia perdait ainsi 3,16% vers 15H55 GMT, après une première réaction très négative (-4%) dans les échanges électroniques qui ont lieu après la clôture de Wall Street.
Une partie des analystes «s’attendaient à près de 38 milliards de dollars de chiffre d’affaires, ce qui est hors norme», souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Et parmi les grandes capitalisations, Apple gagnait 2,45%, Microsoft 2,13% et Amazon 1,68%.
Pour Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, la réaction mesurée des investisseurs s’explique aussi par le mouvement d’aversion au risque, mercredi, préalable à la présentation des comptes de Nvidia.
«Le marché s’en tire bien aujourd’hui parce qu’on a vendu hier par crainte» d’une mauvaise surprise, précise l’analyste.
Le réel moteur du marché jeudi est la publication de la révision à la hausse de la croissance du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre à 3% en rythme annualisé selon la deuxième estimation, contre 2,8% initialement annoncés.
«Les inquiétudes du marché concernant une récession sont en grande partie écartées, on est revenu sur un scénario d’atterrissage en douceur», c’est-à-dire un ralentissement de l’inflation sans récession, note Lionel Melka, gérant chez Swann Capital.
Cette bonne tenue de l’activité économique aux Etats-Unis écarte cependant la perspective de fortes baisses des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) américaine.
Les taux d’intérêt obligataires souverains se tendaient en réaction: le rendement des emprunts américains à dix ans passait de 3,84% mercredi à 3,87% vers 15H55 GMT, réduisant l’écart avec le taux à deux ans (3,89%).
Et les taux des Etats européens ont annulé leur repli du début de séance, observé après la publication d’un ralentissement de l’inflation en Espagne.
Le taux d’intérêt des emprunts de l’Etat allemand à dix ans était quasiment stable à 2,27%. Et celui à deux ans, l’échéance la plus sensible aux anticipations de politique monétaire, s’établissait à 2,35% vers 15H55 GMT, contre 2,38% mercredi.
En Allemagne aussi, l’inflation a baissé à 1,9% sur un an, en août, repassant pour la première fois sous les 2% depuis mars 2021.
Delivery Hero du jour
Le titre du livreur de repas Delivery Hero s’est envolé de plus de 12% à Francfort, après la publication de bons résultats au deuxième trimestre, assortis de prévisions annuelles confirmées. Il compte par ailleurs mettre en Bourse cette année sa filiale Talabat, qui a des activités principalement dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, mais en conservant la majorité.
Le pétrole en petite hausse
Les cours du pétrole bondissent vers 15H55 GMT, portés par la croissance du PIB américain. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,22% à 79,61 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain prenait 1,42% à 75,61 dollars.
L’euro reculait de 0,32% à 1,1084 dollar.
Le bitcoin prenait 2,48% à 60'820 dollars.