L’or a brillé cette semaine, touchant un nouveau record vendredi, alors que l’incertitude domine face aux multiples revirements de Donald Trump en matière de droits de douane.
L’annonce début avril par la Maison Blanche d’une salve de surtaxes avait initialement fait bondir le métal jaune à un record.
Avec le plongeon des bourses mondiales et de nombreux autres actifs, les acteurs du marché ont ensuite cherché à vendre de l’or pour engranger des bénéfices et récupérer des liquidités afin de couvrir leurs pertes, tirant son prix vers le bas.
Mais très vite, les cours des métaux précieux comme l’or et l’argent sont repartis de plus belle à la hausse.
Face à «l’érosion de la confiance dans toutes les classes d’actifs», «l’or retrouve son rôle traditionnel de valeur refuge ultime», résume Fawad Razaqzada, analyste chez CityIndex.
Le président américain a mis de l’eau dans son vin mercredi, en annonçant une pause de 90 jours pour une partie des surtaxes douanières.
Mais l’embellie n’a pas duré, car Washington a porté jeudi à 145% ses droits de douane additionnels sur les importations chinoises.
Pékin a annoncé vendredi porter ses droits de douane supplémentaires sur les produits américains à 125%.
En parallèle «d’une inévitable hausse des prix sur les produits importés aux Etats-Unis», «les craintes de récession mondiale se multiplient, et donc les anticipations de baisse des taux directeurs par la Réserve fédérale américaine et les autres banques centrales», notent les experts du Comptoir national de l’or dans leur dernier rapport mensuel.
Il s’agit d’un «scénario de stagflation, traditionnellement favorable à l’or», soulignent-ils.
Vendredi, vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), l’once d’or se négociait à 3228,60 dollars, contre 3038,24 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le cuivre secoué
La semaine a été très agitée sur le marché des métaux non-ferreux, leurs cours ont fortement réagi aux évolutions des droits de douane de Donald Trump.
Le cuivre s’est affiché au plus bas depuis novembre 2023 à la Bourse des métaux de Londres (LME) lundi, à 8732 dollars la tonne, avant de remonter fortement, notamment avec la suspension de nombreux droits de douane dits «réciproques» par Donald Trump mercredi.
Si le cuivre est pour l’instant épargné par les surtaxes de la Maison Blanche, ce métal rouge, très utilisé dans l’industrie, est très sensible à l’activité des grands pays consommateurs de métaux. Il est souvent considéré comme un reflet de l’état de santé de l’économie mondiale.
Or, l’offensive protectionniste de Donald Trump a rehaussé les craintes d’un ralentissement majeur de l’économie, voire d’une récession aux Etats-Unis.
Le «marché reste prudent car le président Trump a indiqué qu’il prévoyait d’introduire des droits de douane spécifiques au cuivre dans les semaines à venir», rappelle Alan Bush, analyste chez ADM Investors Services.
L’embellie en fin de semaine pourrait être liée à la reprise d’achats pour constituer des réserves avant l’arrivée de ces possibles droits de douane.
Sur le LME, une tonne de cuivre coûtait 9138,50 dollars vendredi, contre 8780 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Chute du sucre
Les cours du sucre sont tombés cette semaine, entraînés notamment par des prix du pétrole plus faibles et des craintes sur la demande à cause des droits de douane américains.
Si les droits de douane font grimper les prix du sucre pour les consommateurs américains, le marché craint que ceux-ci ne réduisent la demande mondiale et donc les prix de la matière première.
Par ailleurs, la faiblesse du pétrole brut fait chuter les prix de l’éthanol, «ce qui peut inciter les sucreries du monde entier à consacrer une plus grande partie de la trituration de la canne à sucre à la production de sucre plutôt que d’éthanol», explique Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.
Cela accroît ainsi l’offre de sucre et fait pression à la baisse sur la matière première.
Vendredi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 18,01 cents, contre 18,84 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 507,80 dollars contre 526,80 dollars le vendredi précédent à la clôture.