Le nouvel Eldorado obligataire

Arthur Jurus, ODDO BHF

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De fait, la recherche de la qualité va gagner en importance ces prochains années et sera davantage récompensée par des coupons élevés.

Pendant plus d’une décennie, de nombreuses entreprises ont profité du niveau historiquement bas des taux d'intérêt pour s’endetter à des coûts faibles et sur le long-terme. Depuis, la tendance s’est inversée. Le rendement des obligations d'entreprises de bonne notation en euros est passé de 0,6 à 4,3%, celui des obligations d'entreprises à haut rendement en euros de 3,2% début 2022 à 7,4%. Mais de nombreuses émissions obligataires arriveront à échéance dans un avenir proche.

Il sera donc particulièrement judicieux, dans la phase de marché actuelle, de faire attention à la solvabilité et à la qualité des émetteurs. En effet, les investisseurs doivent examiner attentivement si l'entreprise poursuit un modèle d'affaires porteur d'avenir et si les ressources financières sont gérées et exploitées de manière efficiente.

Les obligations sont désormais une alternative aux actions sur le moyen terme pour l’investisseur.

Au cours des deux ou trois prochaines années, nous verrons ainsi quelles entreprises s'accommodent bien de la hausse des taux d'intérêt et quelles sont celles qui se retrouvent en difficulté. Les défauts de paiement augmenteront. Sur le marché européen des obligations à haut rendement, Bloomberg estime que 16,1 milliards de dollars d'obligations arriveront à échéance en 2024, 89,2 milliards en 2025 et 118,7 milliards de dollars en 2026.

Cet environnement a trois implications pour notre allocation. Premièrement, les obligations sont désormais une alternative aux actions sur le moyen terme pour l’investisseur. Nous considérons que le durcissement monétaire est proche de se terminer en zone euro et aux Etats-Unis mais que les taux courts resteront aux niveaux actuels et élevés au cours des prochains mois. Secondement, nous avons augmenté notre exposition sur la partie souveraine comme sur le crédit d’entreprise. Enfin, l’environnement impose de discriminer davantage entre les entreprises. Il ne s’agit donc pas seulement d’arbitrer entre les grands segments obligataires mais de vérifier plus soigneusement le risque émetteur et connaitre en détail chaque entreprise dans laquelle nous investissons.

De fait, la recherche de la qualité va gagner en importance ces prochains années et sera davantage récompensée par des coupons élevés. Les émetteurs qui ont réduit leur endettement ou renforcé leur capacité de remboursement disposeront de conditions de refinancement plus attractives. Les obligations d'entreprises solides avec des rendements attrayants seront donc les grandes gagnantes des prochaines années.

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