L’inflation restera structurelle

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Transition énergétique, vieillissement démographique, démondialisation, fiscalité: quatre facteurs de pérennisation.

© Keystone

L’inflation a baissé mais restera élevée. Aux Etats-Unis, la hausse des prix est passée de 9,1% à 3,2% sur un an. En zone euro, la hausse a diminué de 10,6% à 5,3%. Les banques centrales maintiendront donc leur politique restrictive. La question est dorénavant de s’assurer que le pic des taux d’intérêt est bien confirmé. La conférence annuelle de Jackson Hole en fin de semaine, dont le thème porte sur les changements structurels de l’économie mondiale, pourrait apporter des indications.

La question ne concerne plus l’amplitude de l’inflation mais sa persistance sur le long-terme. Quatre facteurs attirent notre attention. Premièrement, l’impact du changement climatique sur l’inflation. Substituer les énergies fossiles aux nouvelles sources d’énergie renouvelable sera coûteux pour les consommateurs. La compensation des émissions de dioxyde de carbone imposera une augmentation des taxes. Deuxièmement, l’offre de main d’œuvre va diminuer en raison du vieillissement de la population. Cela entrainera une insuffisance de production et davantage de revendications salaires, ce qui entrainerait une hausse sur les prix. Enfin, l’offre de capital pourrait être réduit car les personnes âgées consommeront davantage leur épargne, ce qui maintiendrait un cout structurellement plus élevé du capital. Troisièmement, le recul de la mondialisation pourrait se poursuivre. De nombreuses entreprises reviennent sur leur stratégie de délocalisation et l’augmentation des risques politiques accentuent cette dynamique. Quatrièmement, la charge fiscale pourrait augmenter pour financer la forte augmentation des dettes publiques. Les prix des biens et des services pourraient donc augmenter.

Ces quatre facteurs ont une implication pour les investisseurs : surestimer la tendance désinflationniste actuelle. C'est pourquoi nous recommandons la prudence en ce qui concerne les anticipations de taux d'intérêt, qui reflètent toujours les anticipations d'inflation. Il est tout à fait possible que les taux d'intérêt ne baissent pas aussi rapidement que les marchés le prévoient actuellement.

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