Les données actuelles ne sont pas suffisantes pour modifier les projections de la Fed

Tiffany Wilding, Pimco

1 minute de lecture

La situation devient encore plus délicate si la dynamique de croissance sous-jacente des États-Unis reste résistante (ou même s'accélère à nouveau) cette année.

Selon nous, les récents indicateurs, pris dans leur ensemble, ne sont pas aussi compatibles avec un atterrissage en douceur que le discours optimiste du marché semble le suggérer.

Alors que nous prévoyons toujours que la Fed commencera à réduire ses taux vers le milieu de l'année et qu'elle procédera à des réductions d'environ 75 points de base, les données récentes ont mis en évidence le fait que les progrès en matière d'inflation en 2024 pourraient être plus lents et plus nuancés qu'en 2023.

La situation devient encore plus délicate si la dynamique de croissance sous-jacente des États-Unis reste résistante (ou même s'accélère à nouveau) cette année.

Nous craignons que, les améliorations du côté de l'offre ayant largement fait leur temps, les bonnes nouvelles en matière de (dés)inflation ne durent pas, et que les attentes du marché passent rapidement d'un scénario d'atterrissage en douceur à une perspective de « non-atterrissage ».

Bien que, d’après nous, les données actuelles ne soient pas (encore) suffisantes pour modifier matériellement les projections de la Fed concernant les réductions de taux, les responsables ont semblé suffisamment préoccupés par ce risque pour retarder la réduction du taux directeur après le mois de mars

Si les tendances macroéconomiques actuelles ne s'inversent pas au cours des prochains mois, une nouvelle question pourrait se poser : si les turbulences bancaires, une politique monétaire stricte et un environnement de croissance mondiale faible, ne peuvent freiner l'économie américaine en pleine effervescence, qu'est-ce qui peut le faire ? Nous craignons que la réponse ne soit un resserrement significatif des conditions financières ou un choc négatif sur le crédit.

Concernant les conditions financières, nous notons également que les tensions dans le secteur bancaire régional ont refait surface. 
Même si ces problèmes ne sont pas susceptibles de devenir systémiques, ils soulignent à quel point des taux élevés peuvent créer un environnement de risques accrus pour la stabilité financière qui augmente également les chances de récession. Et plus la Fed reste en territoire restrictif, plus le risque d'accidents sur les marchés financiers augmente.
La thèse de l'atterrissage en douceur reste convaincante, voire possible. Mais les investisseurs doivent rester attentifs aux risques, dans un sens comme dans l’autre.

A lire aussi...