Le dollar gagnait du terrain face aux autres principales devises jeudi, porté par la Fed, qui la veille a maintenu ses taux directeurs à leurs niveaux tout en temporisant sur le début des baisses.

Vers 10h10 GMT (11h10 HEC), le dollar s’appréciait face à la devise britannique, qui perdait 0,27% à 1,2654 dollar, et montait face à l’euro, qui cédait 0,16% à 1,0801 dollar.

«L’économie américaine faisant preuve de résilience, la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) a trouvé une marge de manoeuvre supplémentaire pour maintenir sa politique monétaire restrictive pendant une période prolongée», soutenant ainsi le dollar face aux autres grandes devises, commente Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.

La Fed a en effet maintenu mercredi comme attendu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet, mais a temporisé sur les baisses de taux, martelant qu’elle attend d’avoir une plus grande confiance dans la baisse durable de l’inflation avant d’entamer un assouplissement monétaire.

Le président de la Fed Jerome Powell a ainsi «déçu ceux qui anticipaient une baisse des taux en mars, l’excluant pratiquement», poursuit M. Evangelista.

Il a déclaré lors de sa conférence de presse qu’il jugeait «peu probable que le Comité atteigne, d’ici la réunion de mars, un niveau de confiance» suffisant pour commencer à baisser ses taux.

M. Powell a par ailleurs souligné que «presque tous» les membres du comité de politique monétaire de la Fed sont favorables «à une baisse des taux cette année».

«À la lumière de tous les commentaires, la Fed semble sur le point de commencer à réduire ses taux au deuxième trimestre, soit en mai, soit en juin», estime Lee Hardman, analyste chez MUFG.

Les cambistes attendent désormais la décision de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE), qui devrait une nouvelle fois maintenir ses taux inchangés jeudi, en raison d’une inflation britannique encore au-dessus de son objectif.

«Les attentes du marché concernant une baisse des taux (de la BoE) à court terme ont fortement diminué depuis le début de l’année», explique Michael Pfister, analyste chez Commerzbank, justement car «l’inflation a surpris à la hausse en décembre».

L’inflation britannique est remontée en décembre à 4,0% sur un an, contre 3,9% en novembre, au-dessus des attentes, et reste la plus élevée des pays du G7.