Le dollar au plus haut depuis mi-décembre face à l’euro, l’économie US séduit

AWP

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Vers 22h15, le billet vert grignote 0,20% face à la monnaie unique, à 1,0831 dollar pour un euro.

Le dollar est monté lundi à son plus haut depuis deux mois et demi face à l’euro, les investisseurs restant attirés par la santé insolente de l’économie américaine, tandis que l’Europe manque d’allant.

Vers 21H15 GMT, le billet vert grignotait 0,20% face à la monnaie unique, à 1,0831 dollar pour un euro. Plus tôt, il avait grimpé jusqu’à 1,0796 dollar, passant sous le seuil symbolique de 1,08 dollar pour la première fois depuis mi-décembre.

Cette poussée du «greenback», l’un des surnoms du dollar, intervient à la veille du début de la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui se tient mardi et mercredi.

Pour Juan Manuel Herrera, de Scotiabank, les cambistes ont réagi aux déclarations du gouverneur de la Banque du Portugal, Mario Centeno, qui a plaidé pour une première baisse du principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) à brève échéance.

«Nous n’avons pas besoin d’attendre les chiffres d’évolution des salaires en mai pour avoir une idée de la trajectoire de l’inflation», a déclaré le banquier central à l’agence Reuters.

Ces propos faisaient écho à ceux, publiés par La Tribune dimanche, de son homologue de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, pour qui la BCE pourrait abaisser ses taux à tout moment cette année.

Les opérateurs s’attendent à un statu quo monétaire de la Fed cette semaine et prêteront davantage attention au communiqué de l’institution ainsi qu’à la conférence de presse de son président, Jerome Powell, mercredi.

«Cela va être difficile pour lui d’être offensif, parce que les données montrent que les Etats-Unis sont sur la bonne trajectoire» en matière d’inflation, anticipe Juan Manuel Herrera.

Mais par comparaison, la BCE et la Banque du Japon «ne sont pas plus fermes», ce qui bénéficie au dollar, porté par une économie encore vaillante.

Pour Stephen Gallo, de BMO Capital Markets, davantage qu’à la politique monétaire, l’appréciation de la devise américaine «tient d’abord à la croissance» des Etats-Unis, plus vigoureuse que celle du Royaume-Uni ou de la zone euro.

Ce tableau rend les actifs américains attractifs, ce qui profite au «buck», un autre surnom du dollar.

Bien lancé, le billet vert a néanmoins rendu une partie de ses gains lundi après l’annonce du programme d’emprunts du Trésor américain pour les premier et deuxième trimestres de l’année.

Le gouvernement américain prévoit d’émettre pour 760 milliards de dette de janvier à mars, soit sensiblement moins que son estimation initiale (815 milliards), une différence justifiée par des rentrées fiscales supérieures aux anticipations.

Le fait que le gouvernement américain ne prévoit pas de solliciter autant le marché qu’annoncé jusqu’ici a plus aux investisseurs, ce qui a fait refluer les taux obligataires, pénalisant le dollar.

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