Les craintes de récession font plonger Wall Street

Le marché boursier américain est en chute libre depuis jeudi à la suite de statistiques économiques décevantes. Le net repli de l’indice ISM manufacturier à 46,8% jeudi, puis la montée du taux de chômage à 4,3% vendredi ont généré un vent de panique sur les marchés, les investisseurs craignant le début d’une récession américaine.

Il faut dire que la hausse du taux de chômage à 4,3% a déclenché le signal de récession de la règle de Sahm, à savoir une hausse de 0,5 point de la moyenne à 3 mois du taux de chômage par rapport à son plus bas des douze derniers mois.

Le S&P 500 a chuté de plus de 6 % et le Nasdaq 100 de 10 % depuis jeudi matin, tandis que les valeurs refuges telles que les bons du Trésor ont grimpé en flèche. Néanmoins, sa créatrice, Claudia Sahm, a souligné vendredi qu'il y a des raisons d'être sceptique quant à ce signal de récession. En effet, la hausse du taux de chômage au cours des derniers mois a été largement causée par une augmentation significative du nombre de personnes dans la population active. En outre, il y a des raisons de penser que les conditions météorologiques du mois de juillet (températures extrêmes et ouragan Béryl) ont entraîné d'importants licenciements temporaires.

Graphique journalier du cours du S&P 500 - niveaux clés

Le support à 5000 points sera crucial pour le S&P 500

Du point de vue de l’analyse technique, le S&P 500 chute de façon impressionnante depuis jeudi, mais la tendance de fond reste haussière en l’absence de repli sous le creux d’avril à 5000 points. Ce seuil technique et symboliquement important sera crucial pour les perspectives de fond, d’autant plus que la moyenne mobile à 200 séances coïncide actuellement avec ce seuil.

Si le marché rejoint ce seuil, le couple rendement/risque redeviendrait en faveur des acheteurs. Un repli en dessous ouvrirait la voie à une poursuite de la correction jusqu’à l’oblique haussière passant par les creux d’octobre 2022 et d’octobre 2023 (en bleu).