Les marchés boursiers restent focalisés vendredi sur les déclarations politiques et commerciales du président américain Donald Trump, à l’issue d’une semaine rythmée par ses annonces sur les droits de douane.
A Wall Street, vers 17H00 GMT, le Nasdaq avançait de 0,41%, le S&P 500 prenait 0,47% et le Dow Jones 0,38%. Les trois indices s’acheminaient toutefois vers un bilan hebdomadaire, mais aussi mensuel, négatif.
«Cette semaine les marchés ont été submergés par la vague de déclarations de Donald Trump sur les droits de douane», résume Nathalie Benatia, macroéconomiste chez BNP Paribas AM.
Le président américain a relevé de 10% les droits de douane sur les produits chinois, promis 25% pour ceux en provenance du Canada et du Mexique, cible aussi des blocs comme l’Union européenne (UE) et des secteurs spécifiques comme l’acier, l’aluminium, les automobiles, ou les médicaments.
Jeudi, il a annoncé que les taxes sur les importations chinoises seraient encore plus élevées à compter du 4 mars, et que les droits de douane promis au Canada et au Mexique entreraient également en vigueur à cette date.
La président américain a annoncé le même jour que les Etats-Unis et le Royaume-Uni allaient conclure un «très bon accord commercial», lors d’une visite du premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison Blanche.
En Europe, seule la Bourse de Londres a véritablement gagné du terrain vendredi (+0,61%). Francfort a terminé parfaitement stable (+0,00%) après avoir passé toute la séance en territoire négatif, tout comme Paris, qui grappille de justesse 0,11% à la clôture. A Zurich, le SMI a gagné 0,36%.
Enfin, si les investisseurs ont salué le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis en janvier, relevée par l’indice PCE, ils soulignent aussi que les dépenses des ménages ont reculé sur un mois, alors même que leurs revenus ont progressé.
Par ailleurs, en février, deux indicateurs évaluant la confiance des consommateurs ont aussi inquiété les marchés, «portant leur attention davantage sur la croissance de l’économie américaine que sur l’inflation», poursuit Nathalie Benatia.
La semaine prochaine, «le discours du président américain Trump au Congrès, ainsi que le début potentiel des droits de douane proposés sur les produits chinois, canadiens et mexicains mardi seront les principaux événements à suivre», écrivent les économistes de Deutsche Bank.
«En ce qui concerne les données macroéconomiques, l’accent sera mis sur le rapport sur l’emploi et les indices ISM aux États-Unis, ainsi que sur les indices PMI en Chine. En Europe, une décision de la Banque centrale européenne sur ses taux est attendue jeudi, le même jour qu’un sommet spécial de l’UE sur la défense et l’Ukraine», ont-ils poursuivi.
Clariant prudent pour 2025
Le groupe de chimie Clariant s’est montré prudent dans ses prévisions pour 2025 au vu des incertitudes macroéconomiques et des tensions dans les échanges commerciaux, faisant chuter son action vendredi à la Bourse suisse(-5,44% à Zurich).
Le bitcoin a perdu 25% depuis son record
Vers 17H00 GMT, le baril de WTI américain cédait 0,90% à 69,71 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 1,18% à 73,17 dollars.
Si les tarifs douaniers et les sanctions peuvent soutenir les prix du pétrole à court terme, «lorsqu’ils freinent la croissance, ils affectent également la demande de pétrole» et donc les prix, explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management, dans une note.
La guerre commerciale mondiale qui se dessine a ainsi «mis les prix du pétrole sur la voie de leur premier recul mensuel depuis novembre», mois de l’élection de Donald Trump, souligne Han Tan à l’AFP, analyste à Exinity.
Sur le marché des changes, la monnaie unique grappillait 0,10% face au billet vert, à 1,0400 euro pour un dollar.
La chute du bitcoin se poursuivait, à 84.512 dollars (-2,85%). La plus capitalisée des cryptomonnaies a perdu plus de 25% depuis son dernier record, quand elle avait tutoyé les 110.000 dollars quelques heures avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier.