Les bourses mondiales accueillent globalement favorablement vendredi le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis au mois d’août, dans la foulée de nouvelles annonces de soutien économique en Chine.
A Wall Street, vers 16H00 GMT, le Dow Jones prenait 0,92%, tandis que l’indice élargi S&P 500 restait autour de son point d’équilibre à 0,04%. Seul le Nasdaq reculait de 0,31%, victime de prises de bénéfices dans la tech.
En Europe, la Bourse de Francfort a terminé en nette hausse de 1,22%, signant un nouveau record en clôture à 19’473,63 points. Paris a pris 0,64% et Londres 0,43%. A Zurich, le SMI a gagné 0,20%.
«La nouvelle du jour, c’est qu’on se rapproche enfin des 2% d’inflation aux Etats-Unis», a expliqué à l’AFP Nathalie Benatia, économiste chez BNP Paribas AM.
L’indice des prix PCE, indicateur d’inflation privilégié par la Réserve fédérale américaine (Fed), a ralenti en août aux Etats-Unis, à 2,2% sur un an, contre 2,5% en juillet, selon des données publiées vendredi. Sur un mois, il a atteint 0,1% contre 0,2% en juillet.
Une bonne nouvelle pour les marchés, qui anticipent une poursuite plus vigoureuse de la politique de baisse de taux de la Fed destinée à stimuler l’activité économique, sans avoir peur de relancer l’inflation aux Etats-Unis.
La confiance des consommateurs américains s’est d’ailleurs améliorée plus qu’attendu en septembre grâce à la baisse de l’inflation, l’indice grimpant à 70,1%, contre 67,9% en août, selon l’estimation finale de l’Université du Michigan publiée vendredi.
«Ces chiffres d’inflation confortent la position de la Fed sur deux fronts: ils justifient la première baisse des taux de 0,50 point en septembre et lui permettent de donner la priorité au marché du travail», a résumé Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO Investment Solutions.
Dans ce contexte, vers 16H00 GMT, l’emprunt à deux ans américain, le plus sensible aux politiques monétaires, s’établissait à 3,59%, contre 3,62% la veille. A dix ans, il atteint 3,76%, contre 3,80% jeudi.
En Europe, l’inflation a aussi ralenti: en France, elle est tombée à 1,2% sur un an en septembre, en net recul par rapport aux 1,8% enregistrés en août. L’inflation en Espagne a baissé à 1,5% en septembre sur un an, contre 2,3% le mois précédent.
Les indices ont aussi été entraînés à la hausse par de nouvelles mesures annoncées vendredi par Pékin pour relancer son économie, avec une réduction du taux de réserves obligatoires (RRR) des banques, qui devrait permettre d’injecter l’équivalent de 127 milliards d’euros de liquidités sur les marchés.
Ce plan a fait bondir les bourses asiatiques: Hong Kong a fini en progression de 3,55% à 20’632,30 points, dépassant pour la première fois les 20’000 points depuis août, et signant, à +12,5%, sa meilleure performance hebdomadaire depuis 1998.
Shanghai a gagné 2,88% et Shenzhen s’est envolée de 6,05%, les deux places enregistrant leur plus forte progression sur une semaine depuis novembre 2008. La Bourse de Tokyo a terminé sur un gain de 2,32%.
BASF fait le tri
Le numéro un mondial de la chimie BASF a grimpé de 6,59% à Francfort après avoir annoncé jeudi une réorientation majeure, impliquant de faire le tri dans ses activités avec d’éventuelles fermetures d’installations, dernier exemple en date des difficultés des fleurons de l’industrie allemande.
Moncler recherché
Le numéro un mondial du luxe LVMH (+3,67%) a annoncé jeudi une prise de participation de 10% dans une holding contrôlée par le PDG de Moncler, Remo Ruffini, qui détient 15,8% du groupe italien connu pour ses doudounes haut de gamme.
A Milan, Moncler s’est envolé de 11,18%.
L’automobile roule
Les valeurs automobiles européennes bénéficient des bonnes nouvelles venant de Chine, un de leur principaux marchés. En Allemagne, Volkswagen a pris 2,21%, BMW 3,31% et Mercedes 3,08%. En France, Stellantis a pris 4,00% et Renault 3,61%.
Le pétrole stable
Les cours du pétrole sont en proie à des vents contraires vendredi, soutenus par les nouvelles mesures annoncées par la Chine, mais encore contenus par les perspectives de hausse de production en Arabie saoudite.
Vers 15H50 GMT, le marché du pétrole reculait légèrement. Le prix du baril de WTI américain s’établissait à 67,53 dollars (-0,14% par rapport à jeudi) et celui de Brent de la mer du Nord à 71,36 dollars (-0,24%).
Le bitcoin prenait 2,34% à 65’195 dollars.