Les indices boursiers mondiaux sont soutenus jeudi par la volonté affichée de Pékin de soutenir la croissance de la deuxième puissance économique mondiale, après l’annonce d’une série de mesures de soutien d’envergure cette semaine.
Ces annonces ont particulièrement porté la Bourse de Paris (+2,33%), dominée par l’envolée des valeurs du luxe, poids lourd de l’indice CAC 40.
Le numéro un mondial du secteur, LVMH a par exemple bondi de 9,88%, Hermès a pris 9,10%, Kering 9,61% et L’Oréal 6,96%. Parmi les autres valeurs du secteur en Europe, Swatch Group a bondi de 12,09% à Zurich, Salvatore Ferragamo de 10,97% à Milan, Burberry de 8,71% à Londres et Richemont de 8,03% à Zurich où le SMI a gagné 0,50%.
La Bourse de Francfort a gagné 1,69%, terminant sur un record en clôture, à 19.238,36 points. Milan a elle aussi nettement avancé de 1,68%. Londres, pénalisée par la chute des valeurs pétrolières, n’a pas participé à la fête et s’est octroyée 0,2% seulement.
A Wall Street, vers 16H15 GMT, le Dow Jones prenait 0,58%, le Nasdaq 0,39% et le S&P 500 0,26%.
En Asie, Hong Kong a bondi de 4,16%, Shenzhen de 4,44% et Shanghai de 3,61%. Depuis le début de la semaine ces trois places ont gagné environ 10%.
«La Chine a l’air [de répondre] plus sérieusement [à] son problème de relance et les investisseurs ont l’impression que cette fois-ci est la bonne», commente Florian Allain, gérant de portefeuilles à Mandarine Gestion.
En plus de la promesse de réduction des taux d’intérêt et de prêts immobiliers moins chers, la Chine va prendre de nouvelles mesures pour stimuler l’emploi alors que la deuxième économie mondiale pâtit d’un chômage des jeunes élevé, ont rapporté mercredi des médias d’État.
Les autorités chinoises se sont également engagées jeudi à relancer le vaste secteur immobilier du pays, en proie à une crise inédite, au cours d’une réunion de haut niveau du Parti communiste.
Si ce soutien économique permet «au consommateur chinois, qui est un gros moteur de croissance, de revenir, c’est un épine dans le pied qui disparaît» pour de nombreux secteurs sensibles au marché chinois, explique Florian Allain.
Pétrole et pétrolières dans le rouge
Les cours du brut sont tirés vers le bas par le rétablissement à venir de la production libyenne, mais aussi car l’Arabie saoudite serait prête à abandonner son objectif de prix officieux de 100 dollars le baril pour reprendre des parts de marché, d’après un article du Financial Times.
Vers 13H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord cédait 3,23%, à 71,09 dollars celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain lâchait 3,49%, à 67,26 dollars.
A l’inverse du secteur du luxe, les valeurs pétrolières sont nettement en repli sur les marchés d’actions. En plus de Shell et BP à Londres, TotalEnergies a baissé fortement de 2,32% à Paris, Eni de 3,04% à Milan. A Wall Street, ConocoPhillips lâchait 2,28%, Exxon 1,64%, Chevron 0,87%.
La «tech» portée par Micron
Les résultats du fabricant de semi-conducteurs Micron (+13,17%), ressortis au-delà des attentes, ont fait forte impression à Wall Street. Le marché a surtout salué les prévisions du groupe sensiblement supérieurs aux estimations des analystes.
Cette publication, qui fait figure d’indicateur avancé pour le secteur, a profité aux valeurs technologiques en Europe. Infineon a gagné 3,99% à Francfort, et à Paris, ASML a pris 3,37%, Capgemini 3,08% et STMicroelectronics 2,88%.
Commerzbank brille
Des responsables d’UniCredit et de Commerzbank (+6,90% à Francfort) vont se rencontrer vendredi pour la première fois depuis que la banque italienne a lancé une offensive sur sa rivale allemande, qui a relevé dans ce contexte jeudi ses prévisions de rentabilité.
Nouveau record pour l’or
L’or a atteint un nouveau record à 2.685,58 dollars l’once jeudi.
Sur le marché des changes, le dollar abandonnait 0,37% face à l’euro vers 16H10 GMT, à 1,1174 euros.