Les bourses mondiales évoluent globalement en légère hausse lundi, sans grande impulsion face à des indicateurs économiques contradictoires en zone euro et aux Etats-Unis, sur fond d’assouplissement monétaire en cours.
A Wall Street vers 16H00 GMT, le Dow Jones restait autour de son point d’équilibre (+0,05%), tandis que le Nasdaq prenait 0,28% et le S&P 500 0,27%.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé stable, en hausse de 0,10%, Londres a pris 0,30%, et Francfort a avancé de 0,68%. A Zurich, le SMI a gagné 0,26%.
«La séance est assez calme. Nous sommes dans une période de transition après les premières baisses de taux de la Fed», explique à l’AFP Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée au sein de Ampelgest.
L’attention des marchés reste tournée vers l’évolution de la conjoncture dans les économies américaines et européennes, qui déterminera le rythme des futures baisses de taux des banques centrales des deux zones.
«Sur les deux continents, c’est deux salles, deux ambiances: il y a de moins en moins de chance de récession aux États-Unis, tandis que la zone euro inquiète de plus en plus», résume M. Neuvy.
Aux Etats Unis, le PMI composite pour septembre, publié lundi, a été conforme aux attentes, à 54,4 points contre 54,6 points en août.
Les investisseurs attendent jeudi la dernière estimation du PIB au deuxième trimestre, puis celle vendredi des revenus et dépenses des ménages, ainsi que l’inflation PCE en août.
Sur le Vieux Continent en revanche, «les PMI de la zone euro ont tous surpris à la baisse», commente Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN Amro IS.
L’activité du secteur privé s’est contractée en septembre pour la première fois depuis sept mois, plombée par la morosité de l’industrie en Allemagne et par la fin de l’effet Jeux olympiques en France, selon l’indice PMI Flash de S&P Global publié lundi.
Ces données pourraient «mettre la pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle aille plus vite dans ses baisses de taux», selon M. Neuvy.
Vers 16h00 GMT, la monnaie unique perdait en conséquence 0,29% à 1,1129 dollars pour un euro, les investisseurs anticipant un assouplissement monétaire plus vigoureux en zone euro.
Sur le marché obligataire, le taux allemand à 10 ans s’établissait à 2,16% vers 16h00 GMT, contre 2,21% vendredi en clôture, davantage recherché après la publication des PMI en zone euro.
Celui de la France a également reculé, mais moins rapidement à 2,95%, contre 2,96% vendredi.
L’écart entre les deux - appelé le «spread» - est remonté à 0,78 point de pourcentage, au plus haut depuis le 5 août, signe d’une plus faible confiance des investisseurs envers la France. Après la dissolution de l’assemblée nationale française en juin, il avait atteint 0,81 point.
Les banques françaises dans le rouge
Les valeurs bancaires françaises ont souffert. «Les défis en termes de gestion du budget dans les prochaines semaines et les prochains mois» pèsent sur les valeurs françaises, au premier rang desquelles les grandes banques, souligne Andréa Tueni, analyste marchés de Saxobank.
Par ailleurs, «les établissement financiers craignent des plus fortes taxation des grandes entreprises», une l’éventualité évoquée par le premier ministre français Michel Barnier ce week-end pour boucler le budget l’an prochain, explique Alexandre Neuvy.
Dans ce contexte, le Crédit Agricole a reculé de 4,46%, BNP Paribas de 3,66% et la Société Générale de 2,81%.
A Francfort, Commerzbank (-5,68 vers 16h00 GMT) a aussi lourdement chuté après que le chancelier allemand Olaf Scholz a affiché son hostilité à un projet de reprise de la banque allemande par sa rivale italienne Unicredit (-3,32%), qualifiant l’opération «d’attaque hostile».
Record pour l’or
Vers 16h00 GMT, l’or évoluait toujours à de haut niveau, à 2.629,92 dollars, après avoir marqué un nouveau record dans la nuit de dimanche à lundi, à 2.631,40 dollars l’once, emporté par les tensions géopolitiques et les baisses de taux des banques centrales.
Le pétrole reculait, avec un prix du baril de WTI américain qui perdait 1,26% à 70,10dollars et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 1,10% à 73,67 dollars.