Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les marchés boursiers semblent au bord de l’euphorie. Les banques centrales ont en effet laissé entendre que le pic des taux d’intérêt a été atteint. Les investisseurs s’attendent déjà à des baisses de taux et ont peur de manquer le coche, une situation dangereuse.

Le rallye de fin d’année se poursuit. Les déclarations de la Réserve fédérale américaine Fed ont réjoui les investisseurs, stimulant les marchés boursiers en cette antépénultième semaine de l’année. Avec un rendement total de 7,0% depuis le début de l’année, le marché suisse des actions, mesuré au Swiss Performance Index (SPI), devrait terminer l’année sur une bonne performance en moyenne. Après ces derniers jours de négoce, les principaux indices européens et américains affichent une nette hausse à deux chiffres; nombreux d’entre eux ont ainsi largement compensé les pertes de l’an passé. Du côté des entreprises, le calme règne. Pour une fois, ams-OSRAM avait de bonnes nouvelles: Le fabricant de capteurs a levé 2,25 milliards de francs suisses grâce à une augmentation du capital, une émission d’obligations et d’autres transactions.

Taux directeurs stables. Aux Etats-Unis, l’inflation a baissé de 3,2% à 3,1% en glissement annuel, l’inflation sous-jacente se maintenant à 4,0%. Le durcissement de la politique monétaire continue donc de faire effet. C’est aussi l’avis de la Fed, qui a maintenu son taux directeur lors de sa dernière séance de l’année. L’annonce des autorités monétaires d’éventuellement procéder à trois baisses des taux au cours de l’année prochaine a été bien accueillie. Lors de sa séance de jeudi, la Banque nationale suisse (BNS) a elle aussi laissé son taux directeur inchangé, car sa politique monétaire restrictive atténue la pression inflationniste. Un nouveau durcissement n’est pas exclu, mais dans le contexte actuel, elle devrait privilégier les ventes de devises. En outre, la BNS prévoit un léger recul de l’inflation à partir du second semestre 2024; pour 2025, elle a abaissé ses prévisions de 2,1% à 1,9%. La Banque centrale européenne (BCE), qui maintient également son taux directeur actuel, semble du même avis. Face à la contraction de l’économie britannique, il n’est pas surprenant que la Bank of England (BoE) ait elle aussi décidé de ne pas ajuster son taux.

Tableau contrasté pour l’Allemagne. Contrairement aux attentes, les pronostics pour l’économie allemande publiés par le Centre pour la recherche économique européenne (ZEW) se sont améliorés pour la cinquième fois d’affilée. Même si le creux de la vague économique devrait bientôt être atteint, les autorités allemandes table sur une nouvelle baisse du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre. Cela dit, au vu de la politique monétaire restrictive et de la faiblesse de l’industrie, il ne faut toutefois pas s’attendre à une reprise de l’économie avant le courant de l’année prochaine. La réduction du budget des ménages pourrait susciter des vents contraires. Les coupes visent principalement le «fonds pour le climat et la transformation»: Les projets de transition énergétique verront leur budget initial amputé de 12,7 milliards d’euros en 2024.

La mode espagnole a la cote. Entre février et octobre, les bénéfices du groupe de mode espagnol Inditex ont bondi d’un tiers, atteignant 4,1 milliards d’euros. Il ne semble donc guère souffrir de l’inflation ou du ralentissement conjoncturel: En hausse de 55% depuis le début de l’année, ses actions figurent en effet parmi les titres les plus performants de l’indice directeur espagnol IBEX 35.

Premier SPAC à la bourse suisse. Le Silicon Valley Journal a qualifié 2020 comme l’«année des SPAC» (Special Purpose Acquisition Company) – or l’euphorie des débuts s’est dissipée depuis longtemps. Néanmoins, la société VT5, basée en Suisse, a activé son «manteau d’actions» en reprenant le fabricant de transformateurs R&S Group. Un SPAC avait pour but de faciliter les introductions en bourse; avec le recul, il s’agissait plutôt d’une béquille monétaire bon marché. Néanmoins, l’entrée en bourse de R&S Group a été un succès, ses titres évoluant à la hausse le premier jour de négoce.

Graphique de la semaine

L’Allemagne est en récession. En même temps, l’indice directeur allemand DAX se négocie à un niveau record. Bien que cela semble contradictoire, il existe de bonnes raisons pour cette évolution. La valorisation des plus grandes entreprises allemandes était en effet attractive au cours des 18 derniers mois, avec un ratio cours-bénéfice inférieur à 12. Les actions du groupe de logiciels SAP ont en outre augmenté de 50% en 2023. Ce poids lourd contribue donc nettement à la performance de l’indice. Les investisseurs partent manifestement du principe que le creux de la vague conjoncturelle est atteint et se positionnent déjà pour la reprise. L’indice ayant doublé depuis la chute dû au coronavirus en mars 2020, le cours reflète toutefois beaucoup d’optimisme.

GROS PLAN

Rappel chez Tesla. Le constructeur de véhicules électriques Tesla doit effectuer une mise à jour logicielle sur plus de 2 millions de voitures, afin d’assurer le bon fonctionnement du pilote automatique. L’action n’a toutefois pas réagi à cette annonce.

LE PROGRAMME

Décision sur les taux d’intérêt au Japon. La Bank of Japan se réunit le 19 décembre; les investisseurs guettent les signes d’un possible durcissement de la politique monétaire

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