Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les inquiétudes liées aux taux d’intérêt et à la conjoncture sont de nouveau au centre des préoccupations des investisseurs. Par conséquent, la Bourse suisse a clairement ralenti après la récente remontée des cours. Les résultats des entreprises sont mitigés.

La reprise s’essouffle. Voilà quelque temps que le Swiss Market Index oscille sans orientation claire. Le moral des marchés financiers a été assombri par le regain d’inquiétudes concernant les taux d’intérêt et par les statistiques conjoncturelles peu réjouissantes. Alors que les importations chinoises ont progressé de 3% en octobre par rapport à l’an dernier, les exportations ont, elles, reculé plus que prévu. L’Empire du Milieu doit, lui aussi, faire face à des tendances déflationnistes. En effet, les prix à la consommation ont baissé de 0,2% en octobre. Quant à UBS, la grande banque suisse, elle accuse une perte de 785 millions de dollars au troisième trimestre, c’est-à-dire sa première perte enregistrée depuis 2017, mais après déduction des coûts de la reprise de Credit Suisse, UBS affiche un bénéfice de 844 millions de dollars. En termes d’afflux d’argent frais net, l’établissement a dépassé les prévisions des analystes. Suite à la publication des résultats, le cours des actions UBS a bondi de plus de 4%. Quant à PSP Swiss Property, la société immobilière, son bénéfice net a fondu presque de moitié sur les trois premiers trimestres de l’année, essentiellement en raison des revalorisations au sein du portefeuille et suite à la hausse des taux d’intérêt. L’assureur-vie Swiss Life a su accroître encore plus ses recettes provenant des frais et commissions, mais l’évolution de ses primes a déçu les investisseurs. Zurich également a, en partie, déçu les attentes, malgré sa croissance continue. Cela dit, les estimations reflétaient une certaine incertitude, puisque pour la première fois, ce groupe d’assurances a publié ses résultats sur neuf mois, tel que prescrit par les nouvelles règles de comptabilisation IFRS 17. Forte de sa solide assise financière, Zurich envisage un nouveau rachat d’actions. Holcim s’est fixé de nouveaux objectifs. Le fabricant mondial de matériaux de construction souhaite augmenter son chiffre d’affaires net en Europe de 8,4 à plus de 10 milliards de francs, et son bénéfice d’exploitation de 1,1 milliard à plus de 1,6 milliard de francs d’ici 2026.

Warren Buffett mise sur les liquidités et les obligations d’Etat. Même le grand gourou des investisseurs n’est pas à l’abri des revers boursiers. La chute des actions Apple a valu à sa firme d’investissement Berkshire Hathaway une perte nette de près de 12,8 milliards de dollars au troisième trimestre. La perte a été atténuée par les bons résultats d’exploitation de ses propres entreprises, dont les bénéfices ont augmenté de 40%. Au vu des risques économiques et géopolitiques, le portefeuille de Berkshire Hathaway semble globalement miser sur la prudence. Ses réserves d’espèces ont atteint un record de 157 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation boursière du géant de divertissement Walt Disney. Afin de profiter de la hausse des taux d’intérêt, le groupe a par ailleurs acheté davantage de bons du Trésor US à court terme.

Le pétrole au plus bas depuis plusieurs mois. L’Arabie Saoudite et la Russie continuent de brider leur production de pétrole brut, au moins jusqu’à la fin de l’année. Malgré la raréfaction de l’offre qui en découle, l’or noir est désormais aussi bon marché qu’en juillet dernier, à 79,20 dollars le baril de Brent. Cela s’explique par les récentes inquiétudes des investisseurs liées au repli de l’économie mondiale.

Fin des soupçons de manipulation des cours. Pour la deuxième année consécutive, la Suisse n’a, selon le département du Trésor étatsunien, dépassé qu’une seule des trois valeurs-seuils caractérisant la manipulation des changes: excédent commercial avec les Etats-Unis, excédent global de la balance des paiements courants et achats de devises étrangères. Par conséquent, la Suisse (et la Corée du Sud) sont retirées de sa liste des pays à surveiller. Actuellement, l’Allemagne, la Chine, le Vietnam, la Malaisie, Singapour et Taïwan sont encore considérés comme des manipulateurs potentiels des taux de change.

En zone euro, la pression inflationniste se relâche. Dans l’union monétaire, les prix à la production ont reculé de 12,4% en septembre. Il s’agit de la cinquième baisse consécutive, et de la plus forte depuis 2009. C’est une bonne nouvelle pour la Banque centrale européenne (BCE), car les prix à la production sont considérés comme un indicateur fiable de l’évolution de l’inflation globale.

Graphique de la semaine

Au vu du repli de l’économie globale, le deuxième plus grand armateur de conteneurs au monde, Maersk, a récemment lancé un avertissement sur bénéfices. Pour réduire ses coûts, il entend également supprimer environ 10’000 emplois (9% de ses effectifs). Suite à cette annonce, ses actions ont fléchi de près de 20%. En effet, après avoir atteint leur plafond historique début 2022, elles ont rejoint le niveau pré-pandémique. L’exemple de Maersk montre deux choses à la fois. La récession économique n’a pas encore été entièrement intégré aux cours des actions. Et, l’impact de ce repli sur le marché de l’emploi risque encore de s’accroître.

GROS PLAN

Du triomphe à la déchéance. Alors que la firme de location de bureaux WeWork était, avant le début de la pandémie de coronavirus, parmi les startups les mieux valorisées aux Etats-Unis, à 47 milliards de dollars, elle vient à présent de déposer son bilan.

LE PROGRAMME

La saison des résultats touche à sa fin. La semaine prochaine, le leader des soins oculaires Alcon, l’assureur Bâloise et l’entreprise de construction mécanique Klingelnberg présenteront leurs résultats comptables.

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