Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les rendements élevés sur le marché obligataire ainsi que les risques géopolitiques et conjoncturels pèsent sur le moral des investisseurs. Pendant ce temps, les résultats trimestriels des entreprises sont mitigés.

Des investisseurs prudents. Cette semaine, le rendement des obligations d’Etat américaines à 10 ans a franchi le seuil de 5% pour la première fois depuis 2007, offrant ainsi aux investisseurs une alternative aux actions attractive dans le contexte actuel incertain. Le conflit au Proche-Orient et les risques de repli conjoncturel suscitent des vents contraires supplémentaires sur les marchés des actions. Cela s’est aussi reflété dans la volatilité des cours. Le VSMI, l’équivalent suisse du baromètre de la peur qu’est le VIX, a grimpé entretemps à son plus haut niveau depuis le mois de mars dernier. Du côté des entreprises, Logitech a surpris positivement. Le fabricant d’accessoires informatiques a vu ses revenus baisser au deuxième trimestre de l’exercice 2023/24, mais il a réalisé davantage de bénéfices. L’action a salué ce résultat par un bond de plus de 10%. Novartis a également dépassé les attentes des analystes. Le géant pharmaceutique a progressé en termes de chiffre d’affaires comme de bénéfice et a relevé en conséquence ses prévisions pour l’ensemble de l’année. Chez son ancienne filiale spécialiste des génériques Sandoz, les biosimilaires (génériques remplaçant les produits biologiques originaux dont le brevet a expiré) sont devenus un moteur de croissance important. Le marché avait cependant espéré un relèvement des objectifs annuels, et c’est pourquoi l’action a subi une pression à la baisse. Le spécialiste de la logistique Kühne + Nagel ressent quant à lui la normalisation après la conjoncture particulière due au coronavirus. Le groupe industriel Bucher et le fabricant de composants Huber + Suhner ont déçu les attentes des analystes – et même nettement pour ce dernier. Tous deux ont décroché considérablement moins de nouvelles commandes. Les premiers signes du ralentissement économique mondial se manifestent aussi dans le carnet de commande de Sulzer. L’entreprise est néanmoins parvenue à convaincre sur l’ensemble de l’année.

Microsoft convainc, Google déçoit. Grâce à la demande importante en solutions de cloud et à l’engouement autour du thème de l’intelligence artificielle (IA), le géant américain des logiciels Microsoft a bien évolué au dernier trimestre, enregistrant une nette hausse du chiffre d’affaires et du bénéfice. Ces trois derniers mois, Meta a également dépassé les attentes des analystes. Le groupe Facebook s’attend néanmoins à des dépenses plus élevées et à une pression réglementaire croissante en 2024. IBM a quant à elle profité de ses ventes de logiciels. Après les pertes de l’an dernier, l’entreprise a renoué avec des chiffres positifs. En revanche, Alphabet, la société mère de Google, n’a pas répondu aux attentes. Elle a certes enregistré une hausse de son chiffre d’affaires, mais sa croissance dans les activités de cloud, très importantes, a ralenti sensiblement par rapport au trimestre précédent. Le cours de l’action a baissé de 10%.

Pas d’ajustement des taux d’intérêt dans la zone euro. Dans le contexte du ralentissement conjoncturel, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé lors de sa séance d’octobre de maintenir les taux directeurs (taux de dépôt: 4,0%) inchangés. Néanmoins, la politique monétaire pèse toujours sur l’économie et les bourses, car les taux ne devraient à notre avis pas baisser avant le milieu de l’année 2024.

Le cours du bitcoin s’envole en raison de rumeurs à propos d’un ETF. Le cours du bitcoin a bondi de plus de 17% au début de la semaine. A plus de 35’000 dollars US, il a retrouvé son cours d’avril 2022. Cette hausse fait suite à des rumeurs concernant l’approbation prochaine d’un ETF spot sur le bitcoin aux Etats-Unis. D’autre part, la Cour d’appel fédérale des Etats-Unis a confirmé une victoire formelle dans ce contexte du plus grand gestionnaire de crypto-actifs au monde, Grayscale Investments LLC, sur l’autorité de surveillance des marchés financiers, la SEC.

Des conditions de financement plus strictes. En raison de la hausse des taux d’intérêt et du ralentissement économique, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises allemandes d’obtenir de l’argent frais. En septembre, selon l’institut Ifo, les banques se sont montrées réticentes dans près d’un tiers des négociations pour de nouveaux prêts. Les obstacles sont particulièrement importants pour les prestataires de services.

Graphique de la semaine

La différence de rendement entre les obligations d’Etat italiennes et allemandes à 10 ans s’est à nouveau accrue. L’écart est actuellement de plus de 2%. Il s’explique d’une part par l’augmentation des risques conjoncturels suite au revirement des taux d’intérêt. D’autre part, le déficit budgétaire italien a dû être revu à la hausse. Compte tenu de l’inflation tenace, la Banque centrale européenne (BCE) n’a actuellement pas d’autre choix que de maintenir les taux à un niveau élevé pendant encore un certain longtemps. Dans le même temps, elle doit toutefois empêcher un nouvel accroissement des différences d’intérêt dans la zone monétaire. Un exercice d’équilibre difficile.

GROS PLAN

Johnson succède à McCarthy. La Chambre des représentants américaine a un nouveau président: Mike Johnson. Le républicain, qui soutient Donald Trump, est considéré comme un partisan de la ligne dure. Une tâche herculéenne l’attend désormais, car le Congrès doit approuver un nouveau budget d’ici la mi-novembre.

LE PROGRAMME

Décision en matière de taux aux Etats-Unis. La Réserve fédérale américaine (Fed) prendra mercredi prochain une décision concernant les taux d’intérêt. Nous nous attendons à une hausse du taux directeur.

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