Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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En novembre, l’évolution des marchés des actions a apaisé les investisseurs. Le rallye de fin d’année semble avoir lieu plus tôt que prévu. Cela réjouit les investisseurs mais ne change rien au fait que la dynamique conjoncturelle s’affaiblit. La prudence est de mise.

«Window dressing» dès novembre. Après un mois d’octobre agité, les bourses se sont montrées plus favorables en novembre. Le Swiss Market Index (SMI) a progressé de 4,5%, l’indice européen STOXX 600 de 6,5% et l’indice américain S&P500 de 8,9%. Nous devrions donc avoir déjà assisté à une grande partie du rallye de fin d’année, comme le montre aussi la forte demande en actions durant le mois écoulé, dont celles du gérant de fortune Partners Group, du fabricant d’appareils auditifs Sonova et du cimentier Holcim. Des actions qui font d’ailleurs la course en tête depuis le début de l’année. Il est donc probable que le «window dressing» bat déjà son plein: Les gérants de fortune achètent ainsi en fin d’année les actions des gagnants de l’année pour pouvoir les présenter dans le relevé annuel. Les investisseurs seraient quant à eux mieux inspirés de faire la chasse aux bonnes affaires parmi les retardataires. Roche et Lonza ont par exemple perdu 20% à 25% de leur valeur cette année.

Des nouvelles positives des entreprises suisses. A l’occasion de sa journée des investisseurs, le groupe pharmaceutique Novartis a relevé l’objectif de croissance de son chiffre d’affaires de 4% à 5%. L’entreprise industrielle ABB se fixe également des objectifs ambitieux en termes de marge et de chiffre d’affaires. L’amélioration de son carnet de commandes a permis au fabricant de pompes à vide VAT de mettre un terme au chômage technique en Suisse. Le groupe industriel et commercial Orell Füssli a lui aussi fait savoir qu’il revoyait à la hausse ses prévisions annuelles. En revanche, le groupe de boulangeries Aryzta a certes vu son chiffre d’affaires augmenter entre août et octobre, mais il n’a cependant pas répondu aux attentes du marché. Bien que les investisseurs aient réagi par des prises de bénéfices, les titres font toujours partie des gagnants avec une hausse de plus de 40% cette année. Durant le premier semestre qui s’est achevé fin septembre, le fournisseur de produits chimiques et pharmaceutiques Dottikon a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires, mais une baisse de ses bénéfices.

S’agissant des banques, tout est une question de confiance. Les actions de la banque privée Julius Baer ont encore fléchi cette semaine. La capitalisation boursière de la banque s’est réduite de plus de deux milliards de francs depuis que l’on a appris que l’établissement avait accordé un crédit à l’entrepreneur autrichien René Benko et à son groupe Signa, désormais insolvable. L’entreprise s’est retrouvée en grande difficulté en raison de la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction. La perte de confiance des investisseurs pèse ainsi nettement plus lourd qu’une éventuelle perte totale, car le crédit s’élève à 606 millions de francs. Il est bien possible que les investisseurs soient encore sous le coup de la chute de Credit Suisse (CS). Le fait que «Monsterbank» («banque de dimension monstrueuse») a été désigné mot de l'année 2023 en Suisse alémanique plaide également en ce sens.

Les achats de Noël battent leur plein. Le Black Friday donne le coup d’envoi des achats de Noël, notamment aux Etats-Unis. Les chiffres attestent de son succès: Un chiffre d’affaires record de 9,8 milliards de dollars US a été généré en ligne, soit une hausse de 7,5% par rapport à l’année dernière. A Thanksgiving déjà, les achats en ligne s’élevaient à 5,6 milliards de dollars US. En outre, on estime que près de 22 milliards de dollars US ont encore été dépensés le week-end suivant et le Cyber Monday. Si d’aucuns craignaient que l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ne mettent le consommateur américain dans l’embarras, tous les doutes sont dissipés. Il faut cependant préciser que les chiffres d’affaires ont certes augmenté, mais qu’en raison de l’inflation, moins de produits ont été achetés.

Charlie Munger est décédé. Le partenaire commercial de Warren Buffett, Charlie Munger, est décédé mardi dernier à l’âge de 99 ans. Bien qu’il soit resté aux yeux de beaucoup dans l’ombre de Warren Buffett, il a joué un rôle central. C’est lui qui aurait poussé à l’entrée dans le secteur technologique. Apple est désormais la principale position dans le portefeuille de son véhicule de placement Berkshire Hathaway. Ce qui les liait, en plus d’une amitié datant de leur jeunesse, était la philosophie de placement du «value investing» définie par Benjamin Graham.

Graphique de la semaine

Le rallye du cours des actions en novembre a touché tout le marché US. La valeur des 500 plus grandes entreprises US représentées dans le S&P 500 a augmenté d’environ 10%. C’est environ autant que les 2’000 petites et moyennes entreprises du Russell 2000. L’évolution depuis le début de l’année est très différente. Poussé par les importantes valeurs technologiques, le S&P 500 a augmenté d’environ 18%, tandis que le marché général tend à l’immobilisme. Les investisseurs devraient donc se montrer prudents car la hausse n’est pas largement soutenue et le moral peut donc rapidement basculer.

GROS PLAN

Croissance encore plus rapide aux Etats-Unis. Le produit intérieur brut des Etats-Unis a augmenté au troisième trimestre non pas de 4,9%, mais de 5,2%, comme le montrent les chiffres révisés. L’économie tourne donc encore mieux que prévu.

LE PROGRAMME

Inflation suisse. Les chiffres de l’inflation pour la Suisse seront publiés le 4 décembre. Nous saurons alors à quel point la hausse des loyers alimente l’inflation.

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