Le yen grimpe encore avec les spéculations sur des baisses de taux

AWP

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Vers 11h30, la devise nippone prend 0,66% face au dollar, à 147,08 yens, et grimpe de 0,81% face à l’euro, à 160,78 yens.

Le yen poursuivait sa hausse vendredi, poussé par les spéculations grandissantes d’une normalisation imminente des taux d’intérêts de la banque du Japon, quand l’euro et le dollar piquaient du nez.

Vers 11h30, la devise nippone prenait 0,66% face au dollar, à 147,08 yens, et grimpait de 0,81% face à l’euro, à 160,78 yens.

«L’élément moteur (de la force du yen) est bien sûr la spéculation croissante selon laquelle la BoJ (Banque du Japon, ndlr) relèvera son taux directeur» dès sa réunion du 19 mars, commente Derek Halpenny, analyste chez MUFG, et mettrait ainsi fin à sa politique de taux négatifs.

A contre-courant de nombreuses autres banques centrales optant pour une ligne beaucoup plus ferme, combattant l’inflation par des relèvements successifs de taux, la BoJ conserve en effet pour le moment une politique monétaire dite ultra-accommodante.

Elle veut ainsi soutenir l’économie nippone qui reste fragile, et aidée par une inflation plus faible que dans la plupart des autres pays riches.

Une membre du conseil des gouverneurs de la BoJ, Junko Nakagawa, avait d’ailleurs estimé jeudi que l’économie japonaise se rapprochait de l’objectif d’une inflation à 2% poursuivi par la banque centrale, et que celle-ci pourrait donc envisager de relever prochainement ses taux.

De quoi porter la devise nipponne, en particulier face à l’euro et au dollar, deux monnaies qui souffrent au contraire des attentes des investisseurs de baisses de taux à venir.

Durant sa seconde journée d’audition au Congrès américain, le président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a estimé que le marché de l’emploi avait retrouvé «un meilleur équilibre», après avoir été en surchauffe depuis la fin de la pandémie.

Mercredi, il avait rassuré en confirmant que la Fed envisageait toujours de baisser ses taux cette année.

«Si l’économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à assouplir la politique monétaire à un moment donné cette année», avait-il précisé devant une commission de la Chambre des représentants.

La Banque centrale européenne a quant à elle laissé ses taux inchangés jeudi, pour la quatrième fois consécutive, optant pour la prudence face au recul de l’inflation en zone euro.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé vendredi «très probable» que la BCE effectue ses premières baisses de taux d’intérêt «au printemps», précisant toutefois «qu’en Europe comme ailleurs, le printemps est une saison qui va d’avril jusqu’au 21 juin».

Pour M. Halpenny, «la première baisse de taux de la BCE et de la Fed pourrait avoir lieu à moins d’une semaine d’intervalle» probablement en juin.

Côté métaux précieux, le prix de l’or a atteint un nouveau sommet historique vendredi, à 2171,13 dollars l’once, s’envolant de 6% rien qu’en mars.

«L’or a poursuivi sa progression avec la baisse du dollar et des rendements des bons du Trésor», explique Neil Wilson, de Finalto.

Le métal jaune profite encore des perspectives de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine. Or des taux faibles sont susceptibles de plomber les rendements obligataires américains et le dollar, détournant les investisseurs vers l’or, également considéré comme une valeur refuge.

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