Le franc en souffrance avec le ralentissement de l’inflation

AWP

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Vers 21h40, la devise helvétique lâche 0,34% face à la monnaie unique, à 0,9608 franc pour euro.

Le franc battait en retraite, lundi, face à la plupart des devises majeures, lesté par l’écart défavorable entre taux obligataires, sur fond de faible niveau de l’inflation en Suisse.

Vers 20H40 GMT, la devise helvétique lâchait 0,34% face à la monnaie unique, à 0,9608 franc pour euro. Plus tôt, elle s’était repliée jusqu’à 0,9622 franc, soit son plus bas niveau depuis trois mois.

Elle cédait également 0,46% devant la monnaie britannique, à 1,1229 franc pour une livre sterling, et 0,15% contre la devise américaine, à 0,8848 franc pour un dollar.

Le repli du franc intervient malgré la publication, lundi, d’un indice des prix ressorti à 1,2% en février sur un an, soit au-dessus des 1,1% attendus par les économistes.

Pour Pantheon Economics, ce léger sursaut écarte, de facto, une première baisse du taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS) lors de sa prochaine réunion, le 21 mars.

Le principal taux directeur de la BNS se situe à 1,75% depuis juin.

Pour autant, rappellent les analystes de Pantheon Economics, le chiffre publié lundi signale un huitième mois d’affilée en-deçà de 2%, soit l’objectif de la BNS.

Ils tablent sur un premier coup de rabot en juin, soit la réunion qui suivra celle de mars.

Les économistes soulignent que les taux d’intérêt réels, c’est-à-dire corrigés de l’inflation, se situent aujourd’hui à leur plus haut niveau depuis 2015, ce qui pourrait pousser la BNS à abaisser son taux directeur pour ne pas asphyxier l’économie.

Pour Christopher Vecchio, de Tastylive, «quels que soient les indicateurs (suisses), ils sont supplantés par des facteurs plus puissants dans le monde macroéconomique, qui chahutent le franc suisse».

La devise helvétique souffre notamment de l’écart de taux obligataires avec la plupart des grandes nations occidentales.

La différence entre le rendement des emprunts d’Etat allemands et suisses à 10 ans a ainsi grimpé vendredi au plus haut depuis plus de quatre mois. L’écart avec les taux britanniques n’a plus été aussi important depuis début décembre.

A la différence de la Suisse, Royaume-Uni, zone euro ou Etats-Unis sont encore aux prises avec une inflation tenace, qui si elle ralentit, refuse encore de rejoindre l’objectif de long terme des banques centrales, soit 2% par an.

Cette bataille toujours en cours pour calmer les prix repousse dans le temps la perspective d’une première baisse de taux de la banque centrale américaine (Fed) ou de la Banque centrale européenne (BCE).

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