Le cours du bitcoin se replie nettement vendredi, certains investisseurs empochant des gains dans la foulée de ses records historiques, sur un marché par ailleurs globalement atone en attendant les réunions de plusieurs banques centrales la semaine prochaine.
Vers 11H30, le prix du jeton numérique reculait de 4,22% à 67’694 dollars, après avoir atteint un nouveau sommet historique la veille à 73’797 dollars. «Après que le bitcoin a atteint des sommets historiques presque toutes les heures ces derniers jours, les investisseurs (...) ont pris des bénéfices, ce qui contribue à une baisse temporaire du prix», a expliqué Nigel Green, patron du cabinet de conseil deVere, interrogé par l’AFP.
Il estime que le bitcoin devrait continuer à s’apprécier «à l’approche de l’événement de halving (ou réduction de moitié, un phénomène technique qui divise par deux la récompense accordée pour extraire des bitcoins, NDLR) en avril et alors que les investisseurs institutionnels continuent d’investir dans l’actif numérique» depuis l’introduction d’un nouveau type de placement, un fonds indiciel (ETF) indexé sur le cours du bitcoin.
«La correction à la baisse peut être en partie attribuée au rebond du dollar» jeudi, complète James Harte, analyste de Tickmill. Il note que les investisseurs ont tendance à se reporter vers l’un ou l’autre de ces actifs.
Le billet vert avait initialement grimpé jeudi en réaction à un indicateur américain d’inflation, l’indice des prix à la production (PPI), ressorti supérieur aux attentes, atténuant les attentes d’un assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed) dès juin. Vendredi, le dollar refluait légèrement face à l’euro, qui prenait 0,10% à 1,0895 dollar, et perdait un peu de terrain face à la livre, qui grignotait 0,03% à 1,2757 dollar.
Les cambistes patientaient avant la publication aux Etats-Unis des chiffres de la production industrielle en février et les estimations sur la confiance des consommateurs en mars plus tard dans la séance. La prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit se tenir la semaine prochaine, les 19 et 20 mars.
«Tous les regards sont tournés vers» cette réunion, remarque Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, «sachant qu’il est toujours préférable pour la Fed de ne pas agir trop tôt plutôt que d’être obligée de faire demi-tour en cours de route». Le Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre (BoE) rendra lui sa décision jeudi prochain.
Au Japon, les premiers résultats des négociations salariales annuelles ont abouti à une nouvelle hausse record depuis 1991, ce qui pourrait inciter la Banque du Japon (BoJ) à amorcer un processus graduel de normalisation monétaire dès la semaine prochaine. La banque centrale nippone se prononcera mardi à ce sujet lors de sa réunion de politique monétaire.