Après son plongeon de jeudi dû à l’offensive commerciale de Trump, et une journée sur des montagnes russes, le dollar est finalement en hausse face aux principales monnaies grâce à l’emploi américain.
Vers 19H30, le billet vert se relevait de 1,00% face à l’euro, à 1,0945 dollar, après avoir perdu jusqu’à plus de 2,6% la veille, tombant à un plus bas depuis septembre 2024, à 1,1144 dollar.
La devise américaine remontait également de 1,63% face à la livre, à 1,2890 dollar. La monnaie britannique a également atteint vendredi un plus bas depuis août 2024 face à la monnaie unique, à 85,07 pence pour un euro.
«La hausse du dollar (...) a été favorisée par la publication d’un rapport sur l’emploi étonnamment positif», ont constaté dans une note les analystes de Monex USA.
Le taux de chômage a légèrement progressé en mars aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d’affilée, a annoncé vendredi le ministère du Travail.
Mais dans le même temps, la première économie mondiale a créé beaucoup plus d’emplois qu’anticipé, à savoir 228.000 emplois.
«Ce chiffre est nettement supérieur aux prévisions, les analystes tablaient sur une hausse de 140.000», commentent les analystes de Monex USA, qui voient tout de même quelques «failles dans la situation actuelle de l’emploi» aux Etats-Unis.
Ces chiffres ne sont pas de nature à inciter la Fed à baisser les taux d’intérêt américains, «à moins que la situation ne s’aggrave», estime Kathleen Brooks, de XTB.
«Il est trop tôt pour dire quelle est la politique monétaire appropriée», a estimé vendredi le président de la Fed Jerome Powell, une façon de dire qu’il n’entendait pas faire bouger les taux dans ce contexte.
En début de séance, le billet vert se relevait déjà de sa lourde chute de la veille, lors de laquelle l’euro «a connu des fluctuations inédites en une décennie», une correction naturelle, selon Mme Brooks, interrogée par l’AFP.
La remontée du dollar a été temporairement mise à mal par l’annonce vendredi de la riposte de la Chine, qui prévoit d’imposer des droits de douane supplémentaires de 34% sur toutes les importations de biens américains dès le 10 avril.
«Ces représailles tarifaires» ont agi «comme de la kryptonite pour le dollar», selon l’analyste de XTB.
Pékin répondait à l’offensive protectionniste de la Maison Blanche présentée mercredi, qui prévoit un droit de douane plancher supplémentaire de 10%, majoré pour certains pays: +34% de taxes pour la Chine, 20% pour l’Union européenne, ou encore 31% pour la Suisse.