La justice allemande a annoncé mercredi la condamnation du gestionnaire d’actifs DWS, filiale de Deutsche Bank, à une amende de 25 millions d’euros à l’issue d’une enquête sur des investissements. Ces derniers étaient vendus comme plus durables qu’ils ne l’étaient en réalité.

Entre mi-2020 et fin 2023, DWS a fait une «publicité intensive pour des produits présentant certaines caractéristiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG)», explique un communiqué du parquet de Francfort. Mais certaines déclarations du groupe, un des principaux gérants d’actifs au monde, «ne correspondaient pas à la réalité», notamment lorsque DWS affirmait «être leader» dans l’ESG ou que «l’ESG fait partie intégrante de (notre) ADN».

Cette attitude «offensive» de DWS constitue une infraction au code des investissements, précise l’institution judiciaire. En mai 2022, les locaux de Deutsche Bank et de DWS avaient été perquisitionnés, après une alerte donnée aux autorités américaines par une ancienne responsable de DWS.

L’affaire avait provoqué la démission immédiate du patron de la filiale Asoka Wöhrmann, remplacé par le dirigeant actuel Stefan Hoots. L’entreprise avait aussi été condamnée à 19 millions d’euros par le gendarme américain en 2023 pour écoblanchiment.

«Nous avons déjà reconnu publiquement que, par le passé, notre marketing était parfois exubérant», a réagi dans un communiqué l’entreprise de Francfort, assurant avoir changé sa politique interne depuis. L’amende n’aura pas d’impact sur leurs résultats du premier trimestre 2025, dévoilés fin avril, car une provision a été faite, assure le gestionnaire d’actifs.

L’amende «est un appel clair au réveil de toute la branche», a commenté l’organisation écologiste Greenpeace, «la tromperie des consommateurs n’est pas une broutille mais une escroquerie». Les actifs labellisés ESG ont gagné en importance ces dernières années dans la finance, en lien avec la lutte contre le changement climatique.