Les bourses mondiales évoluent sans direction commune, Wall Street célébrant des indicateurs économiques positifs et une politique commerciale américaine potentiellement plus souple qu’attendu, quand l’Europe se montre plus hésitante.
A Wall Street, vers 16H45 GMT, le Dow Jones gagnait 1,20%, l’indice Nasdaq progressait de 2,08% et l’indice élargi S&P 500 de 1,58%.
Du côté des places européennes, Paris a terminé en baisse de 0,26%, Francfort de 0,17%, Londres de 0,10% et Milan a perdu 0,16%. A Zurich, le SMI a perdu 0,57%.
En Europe comme aux Etats-Unis, «on a de bonnes nouvelles, avec des indicateurs PMI meilleurs qu’attendu», commente Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.
L’activité économique du secteur privé en mars a progressé en zone euro pour le troisième mois consécutif, et sa croissance s’est légèrement accélérée grâce au redressement de l’industrie, selon l’indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global.
Aux Etats-Unis, l’indice PMI pour mars «a surpris à la hausse, porté par le secteur des services, qui connaît un rebond après deux mois de baisse», souligne Christophe Boucher, Directeur des investissements chez ABN AMRO.
«Cette situation reflète l’économie américaine actuelle: la confiance des différents acteurs économiques est entamée en raison de l’incertitude qui règne autour des politiques menées par l’administration Trump, mais dans l’ensemble, les fondamentaux économiques restent solides», poursuit-il.
Ces «bonnes nouvelles» ont cependant été plus célébrées aux Etats-Unis qu’en Europe, dans la mesure où «beaucoup d’inquiétudes ces derniers temps avaient pesé sur le marché» américain, explique M. Juvyns à l’AFP.
Car «l’incertitude a probablement été le facteur dominant pour l’évolution des actions ces quatre dernières semaines» en raison du flou persistant entourant les conséquences des politiques commerciales engagées par l’administration américaine, fait remarquer Geoffroy Goenen, responsable de la gestion des actions européennes chez Candriam.
Les investisseurs sont aussi soulagés après la publication d’informations de presse selon lesquelles «l’administration américaine pourrait être moins agressive qu’on ne le craignait initialement dans la mise en oeuvre de droits de douane réciproques», dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 2 avril, commente Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.
Un responsable de la Maison Blanche a déclaré auprès de l’AFP que des droits de douane sectoriels «pourraient être appliqués, ou non, le 2 avril», ajoutant que la situation pouvait encore évoluer.
La défense résiste
Les actions des groupes de défense en Europe ont gardé leur cap, en hausse dans le sillage des négociations entre la Russie et les Etats-Unis lundi en Arabie saoudite visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine.
Parmi les valeurs de la défense, à Paris, Thales a gagné 1,96% tandis qu’à Francfort, Rheinmetall a pris 1,11% et Hensoldt 0,81%. A Stockholm, Saab s’est octroyé 4,49%.
23andMe dépose le bilan
La société américaine de tests génétiques 23andMe, qui propose pour moins de 200 dollars un test salivaire à renvoyer par courrier permettant de déterminer ses origines ancestrales et/ou certains traits génétiques liés à la santé, a déposé le bilan et cherche un repreneur, après avoir rejeté une offre de rachat de sa directrice générale démissionnaire, a-t-on appris dans un communiqué.
Le pétrole réagit aux sanctions
Les cours du pétrole progressent lundi après l’annonce par Donald Trump que Washington appliquera pour tout pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien à partir du 2 avril des droits de douane de 25% sur toutes ses marchandises entrant aux Etats-Unis.
Cette annonce s’inscrit dans la lignée de nouvelles sanctions annoncées jeudi par les Etats-Unis visant à réduire les exportations d’or noir de l’Iran.
Vers 16H45 GMT, le baril de WTI américain prenait 1,46% à 69,28 dollars et celui de Brent de la mer du Nord gagnait 1,37% à 73,15 dollars.
L’or garde le cap
Valeur plébiscitée face aux incertitudes de la guerre commerciale, l’or s’échangeait à 3011,50 dollars l’once vers 16H45 GMT, toujours proche du récent sommet historique à plus de 3057 dollars l’once.
«Si Trump adoucit sa position commerciale (...), une reprise boursière pourrait déclencher des prises de bénéfices sur l’or à mesure que l’appétit pour le risque se renforce», explique Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Sur le marché des changes, la monnaie unique perdait 0,20% à 1,0795 dollar pour un euro vers 16H45 GMT.
Le bitcoin progressait quant à lui de 2,83% à 87.815 dollars.