Les marchés boursiers évoluent dans le rouge vendredi, rattrapés par leurs inquiétudes croissantes face à l’impact à venir de la politique protectionniste de Donald Trump.
En Europe, Paris a terminé en recul de 0,63%, Francfort 0,47% et Londres 0,63%. Milan a cédé 0,39%. A Zurich, le SMI a cédé 0,17%.
A Wall Street, le Dow Jones perdait, vers 16H50 GMT, 0,21%, l’indice élargi S&P 500 0,21% et le Nasdaq restait stable (+0,03%).
Les hausses de taxes à l’importation imposées ou attendues au cours des prochaines semaines aux États-Unis inquiètent de plus en plus les marchés.
La date du 2 avril est dans tous les esprits: c’est à cette échéance que les droits de douane dits «réciproques» voulus par Donald Trump doivent être mis en place.
«Cette politique commence à faire peur. On craint que cela ne provoque une stagflation aux États-Unis, soit un ralentissement économique cumulé à une hausse de l’inflation», explique à l’AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.
Cette semaine, trois banques centrales - celles de Suisse, d’Angleterre et de Suède - ont mis l’accent sur l’incertitude que faisait peser la politique commerciale de Donald Trump sur leurs prévisions de croissance et d’inflation.
«Trois banques, trois décisions, mais une même ligne directrice: prudence et gestion du risque face à une économie sous tension», résume John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.
A Wall Street, plusieurs résultats d’entreprises publiés jeudi soir ont renforcé ces craintes.
Le groupe américain de livraison de plis et colis FedEx (-10,38%), véritable baromètre de la consommation pour les investisseurs, a abaissé à nouveau ses prévisions annuelles face à la «faiblesse de l’économie américaine» et aux «incertitudes».
Le fabricant américain de vêtements et d’équipements sportifs Nike (-7,10%) a, lui, publié des résultats en baisse sur un an.
La séance de ce vendredi marquait aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui se traduit «par un volume [d’échanges] important», que ce soit à la hausse ou à la baisse, selon Patrick O’Hare, de Briefing.com.
Autre point d’attention des marchés: le plan géant d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser le pays, que le Parlement allemand a définitivement adopté vendredi.
Ces annonces d’afflux de capitaux ont ravi les marchés ces dernières semaines, mais l’entrain semble ralentir: «on attend désormais de voir ce qui va réellement être investi, que les annonces deviennent réalité», explique Guillaume Chaloin.
«De nombreux investisseurs considèrent aujourd’hui que la plupart des dépenses européennes à venir en matière d’infrastructures et de défense ont déjà été prises en compte» dans les cours, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Côté devise, l’euro reculait de 0,34% vers 16H50 GMT face au dollar, à 1,0819 dollar pour un euro.
Le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans allemand, référence sur le continent européen, atteignait 2,76% dans les derniers échanges de la séance obligataire, contre 2,78% jeudi soir.
Leur équivalent américain restait stable, à 4,24%, au même niveau que la veille.
Pour qui sonne Douglas
Les actions de la chaîne de parfumerie allemande Douglas a dévissé de 22,46% sur la Bourse de Francfort, après une réduction drastique des prévisions en raison de la baisse de la consommation. Le cours a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année et se situe loin du prix d’introduction en Bourse il y a un an à 26 euros.
Le pétrole stable
Les cours du pétrole sont globalement stables vendredi, l’attention se portant sur la hausse prochaine de production de l’Opep+ et l’intensification de la guerre commerciale.
Vers 16H50 GMT, le baril de WTI américain prenait 0,11% à 68,15 dollars et celui de Brent de la mer du Nord faisait du surplace (-0,01%) à 71,99 dollars.
Le bitcoin perdait 4,14%, à 83.839 dollars.