Décryptage du bilan de la Finma sur le processus d’autorisation des gestionnaires de fortune

Patrick Dorner, Association Suisse des Gestionnaires de fortune

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Un peu plus de 1500 gestionnaires actifs en Suisse. Ce chiffre est conforme à nos attentes et démontre que la LEFin n'a provoqué ni l’extinction de masse, ni même le mouvement de consolidations craints.

©Keystone

 

Dans son dernier communiqué, la Finma présente un bilan détaillé du processus d'autorisation des gestionnaires de fortune. Le processus étant à bout touchant, 94% des dossiers ont été traités, nous connaissons enfin le nombre de gestionnaires de fortune actifs en Suisse: un peu plus de 1500.

Ce chiffre est conforme à nos attentes et démontre très clairement que la Loi sur les établissements financiers (LEFin) - et l'obligation qui en découle pour les gestionnaires de fortune d'obtenir une autorisation de la Finma - n'a provoqué ni l’extinction de masse, ni même le mouvement de consolidations craints.

Certains observateurs mettent en avant une diminution notable du nombre de sociétés depuis l’adoption de la loi mais cette baisse s’explique par des causes naturelles. Durant les années précédant l’entrée en vigueur de la loi, les cessations d'activité pour cause de départs à la retraite ont toujours été compensées par des créations de sociétés, et le nombre de gestionnaires est donc resté stable. Or, les communications de la Finma font état de très peu de créations de société de gestion durant le processus d’autorisation alors que le nombre de départ à la retraite est resté constant – une centaine par année - d’où la diminution.

De nombreux projets ont été mis en attente, les gérants ayant l’intention de se lancer voulant d’abord avoir une meilleure visibilité sur les délais et les exigences, ainsi que sur les pratiques de la Finma et des organismes de surveillance. Nous prévoyons par conséquent un phénomène de rattrapage au cours des prochaines années avec la concrétisation de tous ces projets.

L'ASG s'était en outre fortement engagée pour que les LSFin et LEFin prennent en compte les particularités des micro-entreprises, qui constituent la majorité des gestionnaires de fortune. Les statistiques de la Finma montrent que ce but a été atteint puisque ce sont principalement des petites structures qui ont obtenu l'autorisation. Même les entreprises unipersonnelles, les «one man show» dont certains annonçaient la disparition, ont rempli avec succès les exigences.

Finalement, l’entrée en vigueur de la LEFin n’a pas alterné la typologie des sociétés de gestion telle que nous la connaissons depuis plus de 15 ans. La moyenne du nombre d'employés par entreprise est toujours située entre 3 et 4 ETP et la médiane des avoirs sous gestion continue à osciller autours des 100 millions.

Les craintes que le nouveau système engendre des coûts disproportionnés ont également été vives, mais se sont finalement avérées infondées, les émoluments facturés par la Finma pour l’autorisation s’élevant à un peu plus de 6000 francs en moyenne par dossier.

Bref, aujourd’hui, 98% des gestionnaires qui voulaient une autorisation l’ont eue!

Dans son communiqué, la Finma précise également que «Avec les nouvelles exigences en matière d’autorisation, la Finma a établi un standard de qualité élevé et généralisé».

Cette reconnaissance est un label de qualité mérités par notre branche et les membres de l’ASG peuvent compter sur leur association pour répondre aux attentes élevées qui y sont liées.

A propos de notre association, bien que le nombre de sociétés de gestion sur la place ait diminué, le nombre de membres de l'ASG reste stable. De nombreux gestionnaires déjà actifs et autorisés, indépendamment de leur organisme de surveillance, nous rejoignent pour bénéficier de notre soutien et de nos nombreux services.

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