Le dollar remonte fortement jeudi dans la foulée d’une nouvelle menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires à la Chine dès mars, confirmant au passage de futures surtaxes pour le Canada et le Mexique.
Accusant les trois pays de favoriser l’entrée de la drogue fentanyl aux Etats-Unis, le président américain a déclaré sur son réseau Truth Social que «tant que ce fléau continuera ou ne sera pas sérieusement endigué, les droits de douane annoncés [à l’égard du Canada et du Mexique] entreront en vigueur le 4 mars, selon le calendrier prévu» et «la Chine se verra également imposer un droit de douane supplémentaire de 10% à cette date».
Les produits chinois sont déjà visés depuis début février par 10% de droits de douane additionnels, auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les exportations américaines.
«Les marchés ont été pris au dépourvu par cette nouvelle» jeudi, après s’être persuadés «que ces taxes seraient à nouveau retardées ou édulcorées par rapport aux menaces initiales» de Trump, constate Matthew Ryan, d’Ebury; «hélas, il n’y a aucun signe qui tend» vers un nouveau report.
Vers 15H15 GMT (16H15 à Paris), le billet vert gagnait 0,65% face à la monnaie unique européenne, à 1,0416 dollar, et montait de 0,29% face à la livre, à 1,2630 dollar.
En début de séance, le marché avait pourtant ignoré l’annonce mercredi par Donald Trump que les produits européens feraient l’objet «prochainement» de 25% de droits de douane.
Le chef d’État américain prévoit également d’imposer des droits de douane réciproques dès le 2 avril.
«Si la politique commerciale de Trump doit infliger plus de dommages à ses cibles, elle est également susceptible de nuire à l’économie américaine», qui envoie déjà des signaux mitigés ces dernières semaines, tempère cependant Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill.
Plane en revanche «un certain optimisme quant à la possibilité que les États-Unis parviennent à un accord avec l’Ukraine sur le partage de ses minerais pour mettre fin à la guerre avec la Russie», qui «serait une bonne nouvelle pour l’Europe» et sa devise, fait remarquer Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.
Après l’avoir pourtant précédemment qualifié de «dictateur», Donald Trump doit recevoir le président Volodymyr Zelensky vendredi pour signer cet accord d’accès aux minerais ukrainiens, présentés par le milliardaire américain comme une compensation des dépenses engagées par Washington pour soutenir Kiev.
Vendredi, les investisseurs garderont également un oeil sur l’indice d’inflation PCE pour janvier aux États-Unis.