Le dollar recule légèrement jeudi à cause d’une lassitude du marché vis à vis des annonces de droits de douane de Donald Trump, qui juge désormais «possible» un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis.
Toutes les taxes douanières promises par le président américain, à l’exception des 10% sur les importations chinoises, ont finalement été reportés, pour l’instant, et selon Michael Pfister, de Commerzbank, il est possible que «le marché ne croit plus vraiment à ces menaces».
La crainte des cambistes se serait «apaisée» car «la force du dollar ces derniers mois reposait en grande partie sur l’évaluation par le marché de probables droits de douane de 20%», estime l’analyste.
Vers 10h00 GMT (11h00 à Paris), le billet vert perdait 0,13% face à la monnaie unique européenne, à 1,0436 dollar, et chutait de 0,21% face à la livre, à 1,2613 dollar.
L’incertitude autour des taxes américaine est renforcée par les propos à la presse de Donald Trump, qui a estimé mercredi qu’un accord commercial avec la Chine était «possible», en rappelant qu’en 2020, les Etats-Unis avaient déjà «conclu un excellent accord commercial avec la Chine».
Le billet vert est en baisse malgré les inquiétudes des responsables de la banque centrale américaine (Fed), qui jugent que le risque de voir l’inflation perdurer est plus élevé avec les politiques commerciales voulues par Donald Trump.
Néanmoins, le compte-rendu (minutes) de la réunion de janvier du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a mentionné «que l’institution monétaire américaine n’était dorénavant pas pressée pour faire baisser son bilan», retient John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Or, en ne réduisant pas ses actifs, la banque centrale maintient une offre de monnaie plus élevée, un facteur favorable à sa dépréciation.
Par ailleurs, jeudi, l’once d’or a atteint un nouveau record, à 2954,83 dollars.
«L’or s’impose comme une valeur refuge alors que les opérateurs réfléchissent aux risques inflationnistes des droits de douane américains et aux risques géopolitiques», souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.