Le dollar patine lundi, dans un contexte d’incertitudes accrues sur les droits de douane et donc sur l’inflation aux Etats-Unis, et à la veille de pourparlers entre représentants américains et russes sur l’Ukraine en Arabie saoudite.

Vers 11h15 GMT (12h15 à Paris), le billet vert grappillait tout juste 0,04% face à la monnaie unique européenne, à 1,0487 dollar pour un euro, et cédait 0,14% à la livre, à 1,2605 dollar pour une livre.

Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, évolue depuis vendredi à des niveaux auxquels il n’était pas tombé depuis mi-décembre.

Lundi, le billet vert est encore «plombé par la faiblesse des chiffres des ventes au détail aux États-Unis», publiés en fin de semaine dernière, «et par l’absence de mesures immédiates suivant l’annonce du président Donald Trump sur des droits de douane réciproques», qui ne sont pas prévus avant avril, ont constaté les analystes d’UBS.

Une hausse des droits de douane peut pénaliser les économies américaine et mondiale. Mais elle est aussi susceptible de doper l’inflation aux Etats-Unis, ce qui peut pousser la banque centrale américaine (Fed) à maintenir des taux élevés plus longtemps.

«Une partie des pertes» du dollar «peut également être attribuée à l’appréciation de l’euro, soutenu par les efforts de Trump pour entamer des négociations sur la fin de la guerre en Ukraine, qui approche de sa quatrième année», ont ajouté les analystes d’UBS.

Une réunion préparatoire entre hauts responsables russes et américains est prévue à Ryad en Arabie saoudite mardi, en vue d’un sommet sur l’Ukraine entre les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump, selon une source proche du gouvernement saoudien interrogée par l’AFP.

La monnaie japonaise progressait pour sa part nettement, prenant 0,41% à 151,68 yens pour un dollar.

Selon une première estimation officielle publiée lundi par le gouvernement nippon, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a quasiment stagné l’an dernier.

Mais au quatrième trimestre, le Japon a enregistré une croissance économique de 0,7%, en sensible accélération par rapport au troisième trimestre, faisant bien davantage que le +0,3% anticipé par les experts sondés par l’agence Bloomberg.

«La Banque du Japon devrait être satisfaite de ces chiffres», a estimé Volkmar Baur, analyste chez Commerzbank, selon qui la perspective d’»une nouvelle hausse des taux» en juillet se renforce encore davantage, après avoir déjà «considérablement soutenu le yen ces dernières semaines».