Les bourses européennes ont nettement reculé lundi, lestées par des prises de bénéfices et un plongeon de l’automobile, malgré de nouvelles mesures de relance de Pékin qui ont fait bondir les indices chinois.
Sur le Vieux Continent, des avertissements sur résultat en cascade de plusieurs groupes automobiles ont pesé: la Bourse de Paris a terminé en baisse de 2%, tandis que Londres a reculé de 1,01%. Francfort a perdu 0,76%. A Zurich, le SMI a cédé 0,53%.
A Wall Street, les indices évoluent sans impulsion. Vers 16H010 GMT, le Dow Jones perdait 0,28%, et l’indice élargi S&P 500 (-0,02%) et le Nasdaq (+0,02%) restaient stable.
«Les marchés avaient besoin de souffler après une semaine de gains. Il y a des prises de bénéfices pour le dernier jour du mois», explique à l’AFP Lionel Melka, gérant chez Swann Capital.
Les Bourses mondiales ont été portées la semaine dernière par l’annonce d’une multitude de mesures de relance par le gouvernement chinois pour stimuler la consommation en berne dans la deuxième économie mondiale.
Désormais, «il faudra attendre une preuve que ces mesures fonctionnent», selon M. Melka.
Seules les Bourses chinoises ont continué à bénéficier de cette dynamique lundi. Shenzhen s’est envolée de 10,67% et Shanghai de 8,06%. Hong Kong a grimpé de 2,43%.
Cette semaine, le regard des investisseurs devrait se tourner vers les Etats-Unis, avec l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, qui mesure les créations d’emplois dans le secteur privé, avant le très attendu rapport sur l’emploi américain de vendredi.
«Le sujet, ce sont les futures baisses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed), et l’indicateur clé pour les anticiper, ce sont l’évolution des chiffres de l’emploi», explique Lionel Melka.
Plus le marché du travail est faible, plus les marchés attendent de la Réserve fédérale une politique offensive de baisse des taux pour soutenir l’activité économique.
Dans ce contexte, le taux américain à deux ans, plus sensible aux évolutions de politique monétaire, atteignait vers 15h50 GMT 3,61%, après 3,56% vendredi en clôture. A dix ans, il s’établissait à 3,78%, contre 3,75%.
En Allemagne, l’inflation en août est ressortie à son plus bas niveau depuis février 2021, ce qui devrait renforcer la conviction des investisseurs que la Banque centrale européenne devrait accélérer le rythme de ses baisses de taux lors de ses prochaines réunions.
La présidente de la BCE Christine Lagarde a d’ailleurs exprimé lundi, lors d’une audition au Parlement européen, sa confiance quant à un prochain retour de l’inflation à 2%, laissant entendre qu’une nouvelle baisse des taux pourrait avoir lieu en octobre.
Le secteur automobile rétrograde
Le constructeur automobile de luxe britannique Aston Martin a dégringolé de 24,51% à Londres après avoir annoncé que son résultat annuel serait plombé par des perturbations de sa chaîne d’approvisionnement et la faiblesse du marché chinois.
A Paris, le constructeur franco-italo-américain Stellantis a chuté de 14,67% après l’annonce lundi d’une nette révision à la baisse de son objectif de marge opérationnelle pour l’année 2024. Le groupe l’estime désormais entre 5,5% et 7% contre un objectif à «deux chiffres» auparavant, pointant du doigt une «détérioration» du marché automobile.
Volkswagen (-2,02% à Francfort), le premier constructeur automobile allemand et européen, a de son côté abaissé vendredi soir ses prévisions de chiffre d’affaires et de rentabilité pour 2024 en raison du ralentissement des ventes.
En Europe, Renault a abandonné 5,57%, Volvo 3,54%, OPmobility (-4,12%), Porsche 2,86%, BMW 2,42%.
Rightmove fait monter les enchères
Le site britannique d’annonces immobilières Rightmove a plongé (-7,66% à Londres). L’australien REA Group, contrôlé par le magnat des médias Rupert Murdoch, a renoncé à acquérir le groupe, qui avait rejeté une quatrième offre de rachat.
Le pétrole hésitant
Les cours du pétrole hésitent lundi, plombés par une perspective de hausse de la production mais sensibles au risque géopolitique après de nouvelles frappes de l’armée israélienne au Liban et au Yémen.
Vers 15H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord restait stable (+0,00%) à 71,98 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain prenait 1,26%, à 69,04 dollars.
Sur le marché des changes, le dollar gagnait 0,19% par rapport à l’euro, à 1,1142 euro.
Le bitcoin baissait quant à lui de 3,12% à 63.775,77 dollars.