Une stratégie de placement équilibrée est décisive

Raphael Steigmeier & Raphael Brunner, VT Wealth Management

2 minutes de lecture

La domination d'un petit nombre d'acteurs et la complexité économique caractérisent les événements.

L'impressionnant rallye des marchés boursiers depuis le début de l'année rappelle l'année 2023, avec des méga-capitalisations et un petit nombre de secteurs. Le secteur technologique, stimulé par l'engouement pour l'intelligence artificielle (IA), a contribué pour plus d'un tiers à la performance annuelle de l'indice MSCI World.

Bien que la largeur du marché se soit améliorée ces derniers jours, les méga-capitalisations continuent de dominer les bénéfices annuels. Nvidia a contribué à elle seule à environ un cinquième de la hausse de l'indice MSCI World et les «Magnificent Seven» à environ 45%. La domination d'un petit nombre d'actions de premier plan souligne la faible largeur du marché et constitue un aspect essentiel de l'évolution future des marchés boursiers.

Perspectives pour la saison des bénéfices

Un autre facteur décisif est la saison des bénéfices en cours, qui a débuté il y a environ deux semaines. Les analystes prévoient de forts bénéfices pour les entreprises aux Etats-Unis, avec une croissance des bénéfices attendue d'environ 9% au deuxième trimestre par rapport à l'année précédente.

L'indice Citi Economic Surprise au niveau mondial, qui se situe actuellement en territoire négatif et qui a fortement chuté depuis la mi-avril, indique que l'économie mondiale se refroidit.

L'IA reste un thème central dans les rapports sur les bénéfices. Il reste à voir si les entreprises en dehors du secteur technologique connaîtront également un revirement de leurs bénéfices et si la largeur du marché s'améliorera. Des attentes élevées ainsi que des valorisations onéreuses dans certains secteurs comme la technologie ou la communication pourraient rendre plus difficile pour les entreprises d'impressionner les investisseurs, ce qui pourrait contribuer à accroître la volatilité du marché. Les déceptions peuvent facilement provoquer des baisses de 10% à 20%, comme on l'a vu récemment avec Intuit ou Salesforce.

Signes de ralentissement économique

L'indice Citi Economic Surprise au niveau mondial, qui se situe actuellement en territoire négatif et qui a fortement chuté depuis la mi-avril, indique que l'économie mondiale se refroidit. Des données telles que la confiance des consommateurs, les emplois vacants, la production industrielle, les dépenses par cartes de crédit et les données immobilières pèsent sur les perspectives économiques.

Alors que la Banque nationale suisse a déjà baissé ses taux à deux reprises cette année et que la Banque centrale européenne lui a emboîté le pas en juin, le marché attend que la Fed procède elle aussi à une première baisse de ses taux. Le récent affaiblissement de plusieurs indicateurs économiques indique que les taux d'intérêt actuellement élevés pèsent sur l'économie.

De nouvelles données sur l'inflation aux Etats-Unis ont montré que la hausse de l'indice des prix à la consommation de base a ralenti pour atteindre son niveau le plus bas depuis plus de trois ans, ce qui indique une reprise de la tendance à la désinflation. Ce ralentissement de l'inflation suggère que la Fed dispose d'une marge de manœuvre en cas de ralentissement de l'économie ou des marchés du travail.

La dernière déclaration de Powell devant le Congrès a souligné les «risques bilatéraux» auxquels la Fed est confrontée. D'une part, l'inflation pourrait repartir à la hausse si la banque centrale abaissait trop tôt les taux d'intérêt, d'autre part, le marché du travail pourrait s'affaiblir fortement si la Fed attendait trop longtemps avant de baisser les taux d'intérêt. Une première baisse des taux en septembre semble trop précoce, car la Fed n'est pas pressée de baisser les taux et souhaite certainement éviter une deuxième poussée inflationniste. Nous attendons la première baisse des taux en novembre.

Une stratégie de placement équilibrée

Dans l'ensemble, le paysage économique et politique reste complexe et volatil. Toutefois, les portefeuilles diversifiés sont bien positionnés pour gérer cet environnement avec succès, tandis qu'une vigilance continue à l'égard des développements politiques et économiques est essentielle.

L'équilibre entre les facteurs positifs (croissance des bénéfices, dynamique positive des prix et révolution de l'IA) et négatifs (signes de ralentissement économique, valorisations élevées et incertitudes (géo)politiques) exige une stratégie d'investissement tactique prudente.

En ce qui concerne les actions, nous pensons que la largeur du marché est un facteur déterminant. Si le marché plus large parvient à se redresser et à soutenir les bénéfices des méga-capitalisations, l'équilibre pencherait en faveur des facteurs positifs. En revanche, si la largeur du marché continuait à s'affaiblir et/ou si les valeurs vedettes montraient des signes de faiblesse, les facteurs négatifs prendraient le dessus.

Pour l'instant, nous maintenons notre position neutre en actions et privilégions, outre les secteurs cycliques comme la communication et l'industrie, la consommation non cyclique. Les obligations offrent un rendement attrayant (en particulier en USD et en EUR), c'est pourquoi il est judicieux, selon nous et notamment en raison des faibles primes de risque de crédit, de conserver une pondération neutre en obligations à haut rendement et de se concentrer sur une qualité de crédit supérieure avec une duration actuellement courte à moyenne.

A lire aussi...