Le regard en arrière nourrit l'optimisme

George Alevrofas, VT Wealth Management

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Actuellement, la situation sur les marchés n'est pas mauvaise. Une petite correction n'est toutefois pas exclue.

Qui aurait pu s'y attendre? Il y a quelques semaines encore, les analystes de Wall Street rivalisaient d'imagination quant au nombre de baisses de taux possibles. Il devait y en avoir pas moins de six cette année. Puis ce chiffre a été progressivement revu à la baisse - et aujourd'hui, il est même question d'une hausse des taux!

Bien que cette prévision ait une probabilité de 20% selon les marchés d'options, nous ne nous y attendons pas. Au contraire, nous continuons à penser que les taux d'intérêt américains vont baisser cette année et nous sommes optimistes. Nous devrions assister à la première baisse des taux en milieu d'année.

Des signes positifs

L'inflation semble certes persistante, ce qui, en théorie, plaiderait effectivement plutôt en faveur d'une hausse des taux. Il ne faut toutefois pas oublier que l'inflation a récemment été alimentée par la hausse des prix des matières premières. Le pétrole et l'or n'ont pas augmenté en raison de facteurs fondamentaux, mais en raison de la situation géopolitique tendue.

L'évolution économique en soi est de facto meilleure qu'elle ne l'est en apparence, et ce partout dans le monde.

Heureusement, une certaine détente semble se dessiner. Cela ne se reflète pas uniquement dans les cotations du pétrole et de l'or. L'évolution du cours des actions de l'industrie de l'armement comme Rheinmetall montre également une certaine détente, du moins actuellement. Depuis mars 2022, le cours de l'action Rheinmetall a été multiplié par cinq. Depuis la mi-avril, le cours a toutefois de nouveau baissé, même si la correction reste limitée.

L'évolution économique en soi est de facto meilleure qu'elle ne l'est en apparence, et ce partout dans le monde: les données du marché de l'emploi aux Etats-Unis sont solides et la consommation est à un bon niveau. La Chine et le Japon ne se portent pas mal. L'Europe semble elle aussi sur le point de redémarrer. On peut supposer aujourd'hui que le ralentissement de la croissance n'aura été que de courte durée.

Les années d'élection sont souvent propices

Le fait que cette année soit une année d'élections aux Etats-Unis est également encourageant, du moins si l'on en croit les statistiques: depuis 1950, le S&P 500 a progressé dans 83% des cas les années d'élections présidentielles, avec un gain moyen de 7,5%.  

Une autre statistique est également encourageante: si l'indice S&P progresse au premier trimestre, c'est de bon augure pour le reste de l'année. Dans 94% des cas, une hausse des cours de 10% en moyenne a été enregistrée au cours des trois trimestres suivants.

Le tableau positif est complété par le fait que la saison des résultats aux Etats-Unis a démarré de manière tout à fait satisfaisante. Jusqu'à présent, il y a eu plus de surprises que de déceptions au niveau des bénéfices. Les marchés des capitaux restent profondément détendus, comme en témoignent les spreads de crédit et les taux interbancaires.

Attention à la règle des 24 mois

Il ne faut tout de même pas passer sous silence ce que nous avons signalé à plusieurs reprises l'année dernière: Toujours selon les statistiques, 24 mois après le début d'un cycle de hausse des taux, une correction intervient sur les marchés. Ce serait le cas au cours des prochains mois.

Un orage purificateur dans les semaines ou les mois à venir ne nous surprendrait donc pas outre mesure. Cela n'exclut toutefois pas que les cours se soient redressés d'ici la fin de l'année et qu'ils soient plus élevés qu'aujourd'hui.

Enfin, nous sommes également raisonnablement optimistes pour le marché suisse des actions. Si l'évolution économique attendue se confirme, les actions cycliques devraient augmenter plutôt tôt que tard. Le fait que le franc suisse se soit récemment quelque peu affaibli n'est certainement pas un inconvénient pour ces entreprises.

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