Investir dans les nouvelles années folles

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Depuis 2020, les marchés internationaux d’actions ont progressé d’environ 50%, le PIB nominal des USA de plus de 30% et les bénéfices des entreprises américaines de près de 70%.

© Keystone

 

Et ce malgré les confinements sans précédent décrétés aux quatre coins du monde, le déclenchement de guerres en Europe de l’Est et au Moyen-Orient et la plus forte hausse des taux d’intérêt et de l’inflation depuis des décennies.

Les nouvelles «années folles»

L’évolution des marchés et de l’économie a conduit certains à qualifier la décennie actuelle de nouvelles «années folles», marquées par une forte croissance économique, par de belles performances boursières et par des gains de productivité.

On approche maintenant du milieu de cette décennie et les répercussions du résultat des élections aux Etats-Unis sont au cœur de toutes les attentions. Les investisseurs se demandent notamment si l’alternance politique aux Etats-Unis prolongera ou mettra fin aux nouvelles «années folles».

Les actions américaines ont le vent en poupe

Dans le scénario haussier de la Recherche d’UBS, la baisse des impôts, la déréglementation et les accords commerciaux viendraient renforcer le discours optimiste véhiculé sur les marchés, fondé sur une croissance solide et sur la poursuite des investissements dans l’intelligence artificielle (IA).

Dans le scénario pessimiste, les droits de douane, les déficits budgétaires excessifs et les conflits géopolitiques contribuent à un regain d’inflation, étouffent la croissance et accentuent la volatilité des marchés.

Même si la Recherche d’UBS suit de près les risques potentiels, son scénario de base est optimiste quant aux perspectives des actions américaines et des obligations de grande qualité. Elle est plus réservée quant aux perspectives à moyen terme du dollar américain, mais elle apprécie toujours l’or.

L’or a de bonnes chances de profiter de la baisse des taux d’intérêt, des risques géopolitiques persistants et de l’inquiétude suscitée par la dette publique. 

Dès lors, quelles sont les idées d’investissement à forte conviction pour 2025? Tour d’horizon.

  • Se préparer à la baisse des taux d’intérêt

Dans le scénario de base, les principales banques centrales baissent leurs taux à mesure que l’inflation se normalise et que les marchés de l’emploi se détendent. Les investisseurs devraient donc diversifier leur portefeuille en privilégiant les obligations investment grade, les stratégies obligataires diversifiées et les stratégies sur actions axées sur les valeurs de rendement pour en tirer un revenu plus élevé.

  • Privilégier les actions

La baisse des taux et la solide croissance économique rendent le marché américain attrayant. On table sur un S&P 500 à 6600 points d’ici à la fin 2025. On apprécie également certains marchés d’Asie hors Japon, les petites et moyennes capitalisations de la zone euro et les actions suisses qui versent des dividendes de grande qualité.

  • Saisir l’opportunité de l’IA

L’IA devrait s’affirmer comme l’une des plus belles opportunités d’investissement de la décennie, avec un chiffre d’affaires potentiel supérieur à 1100 milliards de dollars d’ici à 2027 pour les entreprises de ce segment. Pour le moment, on recommandera aux investisseurs de se concentrer sur les géants technologiques et sur les entreprises non cotées qui font partie des «chevilles ouvrières» de l’IA.

  • Investir dans l’électricité et dans les ressources

L’essor de l’IA, l’électrification de l’industrie et la décarbonation sont autant de tendances qui devraient stimuler la consommation d’électricité. On recommandera d’investir dans la transmission, dans la distribution, dans les centres de données, dans le transport et dans le stockage de l’énergie.

  • Vendre le dollar s’il s’apprécie encore

Même si l’engouement pour le dollar américain pourrait perdurer, on conseillera de couvrir les positions libellées en dollar, de vendre le dollar lorsqu’il est fort ou de générer du rendement au moyen d’options. Il pourrait en effet retomber, lesté par la baisse des rendements obligataires et par l’inquiétude grandissante suscitée par les déficits jumeaux.

  • Briguer l’or

L’or a de bonnes chances de profiter de la baisse des taux d’intérêt, des risques géopolitiques persistants et de l’inquiétude suscitée par la dette publique. On apprécie également les métaux indispensables à la transition énergétique car ces métaux de plus en plus recherchés pour produire de l’électricité se caractérisent par une offre limitée.

  • Saisir les opportunités dans l’immobilier

Les perspectives sont prometteuses pour l’immobilier mondial. Compte tenu de l’offre limitée et de la demande qui augmente, il y a des opportunités à saisir dans des segments tels que la logistique, les centres de données et les logements collectifs. On recommandera de privilégier les actifs de qualité et de diversifier les stratégies.

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