Des actions toujours attractives malgré le ralentissement économique

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Les prévisions de bénéfices pour les Etats-Unis sont relativement stables, tandis que celles pour l'Europe sont légèrement en recul.

Les surprises économiques négatives se multiplient sur les marchés financiers. La dynamique de création de nouveaux emplois ralentit, en particulier aux Etats-Unis. Toutefois, le scénario actuel est celui d’un ralentissement économique, et non d’une récession. Aux Etats-Unis, la consommation représente près de 68% du produit intérieur brut et constitue jusqu'à présent l'un des piliers de l'économie. En Europe, nous constatons toujours un faible développement économique. En France, le déficit budgétaire pourrait atteindre 5,6% cette année, et le nouveau premier ministre, Michel Barnier, devra former un gouvernement dans les prochains jours. En Allemagne, l'économie s'est contractée au deuxième trimestre comme nous l’anticipions. Son économie oscille entre stagnation et récession. Une amélioration rapide de la faible croissance ne semble pas en vue.

La dynamique monétaire est désormais bien orientée. Les taux d’inflation ont continué de baisser, offrant aux banques centrales une marge de manœuvre pour assouplir leur politique monétaire. A moyen terme, cela contribuera également à stabiliser la croissance. Selon le président de la Fed, Powell, à Jackson Hole, l'objectif principal de la Fed est passé de la lutte contre l'inflation à la promotion de l’emploi. Les acteurs du marché sont donc confiants que la Fed baissera son taux directeur lors de sa prochaine réunion du 18 septembre et poursuivra les baisses rapidement (-100 points de base d’ici la fin de l’année). Nous pensons toutefois que cette attente est exagérée. En Suisse, une nouvelle et dernière baisse du taux directeur de 25 points de base semble être le scénario le plus probable, suite à des loyers qui ont poursuivi leur progression (+4 % sur un an).

Sur le front politique, les incertitudes restent élevées. L'attention se tourne de plus en plus vers les élections présidentielles et parlementaires aux Etats-Unis. Dans la plupart des sondages, Kamala Harris est actuellement légèrement en avance. Le Congrès sera probablement divisé, mais quel que soit le résultat des élections, l’augmentation de la dette se poursuivra. Les deux candidats ne s’intéressent guère à la discipline budgétaire. Il faut donc rester prudents sur les problématiques budgétaires aux Etats-Unis, comme en Europe. La Suisse fait une nouvelle fois exception.

Sur les marchés actions, nous sommes surpondérés. Les prévisions de bénéfices pour les Etats-Unis sont relativement stables, tandis que celles pour l'Europe sont légèrement en recul. Les secteurs de la défense et ceux sensibles aux taux d'intérêt, tels que les télécommunications, la santé et l’assurance, ont récemment montré de meilleurs résultats en Europe, tandis que les secteurs cycliques ont connu des performances plus faibles. La concentration sur le marché boursier est inhabituellement élevée, mais nous conservons certaines des plus fortes capitalisations en raison de leur qualité. L’intelligence artificielle a un grand avenir. Les entreprises commencent seulement à découvrir son potentiel. En revanche, la forte concentration sur quelques titres et les valorisations élevées nous conduisent à la prudence. Nous constatons un potentiel plus important dans les petites et moyennes entreprises. Dans ce segment, l'écart de valorisation est relativement prononcé. Nous priorisons les titres de qualité au sein de ce segment.

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