Les ambitions de Kamala Harris

Arthur Jurus, ODDO BHF

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La création de nouveaux logements pourrait réduire la croissance des loyers et donc limiter l’inflation à moyen terme. Cet effet pourrait toutefois être contrebalancé par la politique commerciale.

Kamala Harris, la candidate démocrate aux élections présidentielles américaines, a présenté ses plans pour les 100 premiers jours. L'augmentation de la dette publique, qui a atteint de nouveaux records sous les présidents Trump et Biden, ne devrait pas être freinée sous l’hypothèse d’une présidence Harris. Les plans budgétaires de Kamala Harris visent ainsi une augmentation des dépenses plus importante que celle des recettes fiscales. Sur 10 ans, les premières augmenteraient de 1700 milliards de dollars, tandis que les secondes progresseraient de 1000 milliards de dollars via une augmentation du taux d'imposition des entreprises de 21% à 28%.

Les dépenses visent notamment à mener une politique sociale plus active, à construire davantage de logements et à limiter les coûts des médicaments. La politique sociale active sera menée via l'augmentation de l'exonération fiscale pour les enfants jusqu'à 3600 dollars par enfant (6000 dollars pour les nouveau-nés), des crédits d'impôt pour les bas salaires dans le cadre du «Earned Income Tax Credit» et la prolongation des subventions pour les primes d'assurance maladie pour un coût de 1750 milliards de dollars sur une période de dix ans.

La création de 3 millions de nouveaux logements sera rendue possible par des incitations fiscales pour la construction de maisons et d'appartements destinés aux primo-accédants, l'amélioration des incitations à la construction de logements abordables destinés à la location, la mise à disposition de fonds fédéraux pour des projets de construction innovants, la suppression des contraintes réglementaires et le découragement des rachats de maisons individuelles par de gros investisseurs. Enfin, les plans pour les 100 premiers jours ont pour objectif de limiter les coûts des médicaments et d’alléger la dette résultant des frais médicaux.

Pour l’investisseur, une hausse de l’imposition sur les bénéfices des entreprises pénaliserait les marchés actions, notamment les petites et moyennes capitalisations, ainsi que les valeurs les plus cycliques. Les risques budgétaires restent identiques à ceux d’une présidence Trump avec la poursuite du déficit fédéral et de la dette. En termes d’inflation, la création de nouveaux logements pourrait réduire la croissance des loyers et donc limiter l’inflation à moyen terme. Cet effet pourrait toutefois être contrebalancé par la politique commerciale, notamment la stratégie protectionniste de l’administration américaine et de nouvelles hausses tarifaires. Sur ce point, le débat reste toujours ouvert. 

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