Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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«Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir» dit le dicton et c’est bien le défi que les investisseurs et les analystes doivent relever.

Le potentiel sur le marché des actions est limité, mais à quel point? La situation semble claire: près de 90% des analystes recommandent d’acheter les actions de LafargeHolcim. Ils s’attendent à une hausse du cours de 12% sur les 12 prochains mois. Les actions du fabricant de ciment font donc partie de celles appartenant aux entreprises suisses bien capitalisées attractives, mais le potentiel du cours se relativise toutefois de manière rapide et simple. En effet, par rapport au début de l’année, les valeurs se négocient avec une décote de 15%. Jusqu’à la mi-mars, les actions avaient perdu près de la moitié de leur valeur, mais elles ont ensuite repris du terrain de manière extraordinaire. Les investisseurs font bien de ne pas oublier que ces actions fluctuent fortement.

Un topo plus détendu se présente sur le marché général: ceux qui ont investi dans le SwissMarket Index (SMI) cette année, n’ont rien gagné, dividendes compris, mais ils n’ont rien perdu non plus. Au vu des incertitudes économiques, on peut dire que c’est un bon résultat. Mais comme il s’agit d’une valeur moyenne dans la pondération de l’indice, il faut prendre en considération l’évolution du cours des différentes actions de l’indice directeur suisse, car elle présente de grandes divergences. En tête se trouve Lonza, le fabricant bâlois de spécialités chimiques, avec une hausse de 45%. En dernière position, le réassureur Swiss Re, avec 30% au-dessous de sa valeur début 2020.

Les causes et les problèmes sont connus: coronavirus, confinement, récession. Ce qui intéresse donc plus que jamais les investisseurs dans ce contexte, ce sont les prévisions. Or, elles sont difficiles à faire dans l’actuelle phase de marché. Comme les dégâts causés à l’économie par le coronavirus ne peuvent guère être quantifiés, un certain nombre d’entreprises ne font carrément plus de prévisions pour l’année en cours et les investisseurs sont donc tentés de prendre en compte les estimations et objectifs de cours des analystes pour avoir une meilleure idée du potentiel d’un investissement.

Les entreprises du SMI présentent la situation suivante: les objectifs de cours des analystes évoluent dans une fourchette de moins 16 à plus 16%. Il faut s’attendre à un fléchissement dès que les titres se négocient au-dessus de l’objectif de cours prévu, ce qui est le cas pour 8 actions de l’indice directeur suisse. Geberit et Givaudan seraient donc mis sous pression le plus: les cours de leurs actions se situent déjà à 13% respectivement 16% au-dessus de l’objectif de cours des analystes. Mais pour l’heure, même Lonza et ABB semblent être exclus. En l’occurrence, il y a manifestement un problème: souvent, les estimations des analystes sont à la traîne des cours. Lonza devrait bénéficier du fait de développer un vaccin contre le Covid-19, alors qu’ABB lance un vaste programme de rachat d’actions. Les titres pour lesquels la plupart des spécialistes en placement présagent un potentiel à deux chiffres sont ceux de Swiss Life, de Novartis et Roche, et du Credit Suisse, qui se voient pronostiquer une croissance de 12 à 16%.

Le ténor de base est également positif. Les recommandations d’achat concernent une moitié des actions du SMI, mais les recommandations de vente se font relativement rares. Par ailleurs, ce qui soutient le cours des actions, ce sont les mesures des banques centrales, qui sont censées maintenir l’économie à flot et les taux d’intérêts à un faible niveau. Ce sont justement les faibles taux qui valorisent de manière directe les entreprises lorsque les estimations du chiffre d’affaires et des bénéfices sont décotées à un taux d’intérêt plus faible. Même si les objectifs de cours représentent un instrument séduisant et surtout simple à comprendre, ils ne doivent en aucun cas servir de seul critère décisionnel.

Graphique de la semaine

Malgré des taux bas, les obligations offrent encore du rendement. C’est le cas des obligations d’Etat à long terme émises par l’Autriche jusqu’en 2117. Avec les faiblestaux, leur valeur a presque doublé depuis leur émission et augmenté de 20% en 2020. La situation est bien différente pour les titres centenaires émis par l’Argentine: succès fulgurant au départ, aujourd’hui valeur en deçà de la moitié de leur cours d’émission, et ce en raison de la faillite qui menace le pays.

GROS PLAN

Le secteur automobile souffre, sauf en Chine. En Allemagne, les ventes de voitures ont atteint au premier semestre leur plus bas niveau depuis 30 ans. En Chine, la situation est réjouissante: par rapport à 2019, hausse de 11% prévue en juin 2020.

LE PROGRAMME

Aéroport de Zürich. Le 13 juillet, l’aéroport de Zurich publiera ses chiffres sur le trafic aérien pour juin 2020. Après un replidu nombre de passagers de 98% en mai et de 99% en avril, une reprise se dessine avec l’assouplissement des mesures prises pour endiguer la crise du coronavirus.

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