Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La crise du COVID-19 commence à peser: de nombreuses entreprises annoncent des prévisions sombres, ont réduit les dividendes et manquent de perspectives.

Des valorisations élevées malgré des faibles cours. Les actions sont en chute libre, les cours de la plupart des titres sous leur niveau du début d’année - et pourtant la valorisation par rapport au ratio cours / bénéfice, soit au cours de l’action divisé par le bénéfice de l’entreprise, a augmenté. Une valeur faible correspond à une valorisation avantageuse. Les prévisions des entreprises sont revenues à la hausse, contrairement aux cours, ce qui explique l’actuelle expansion. Les Bourses nord-américaine et européenne se sont renchéries de 20%, contrairement à la Suisse. En effet, le niveau y est resté à peu près le même, grâce à sa composition défensive. Par ailleurs, les perspectives des poids lourds, dont Nestlé et Novartis, n’ont subi aucune pression.

Une hausse dans un tel contexte signifie que les bourses s’attendent à une reprise rapide. Le problème est que de nombreuses entreprises ont suspendu leurs prévisions pour l’année en cours. Les analystes et les investisseurs ne disposent donc pas de ce repère important. Or c’est bien la politique monétaire qui favorise l’investissement dans les actions et l’expansion des valorisations malgré l’incertitude actuelle. Afin que les taux restent bas, les banques centrales injectent des liquidités dans l’économie sans aucune limite. Bien que les investisseurs ne puissent échapper aux actions, il faut toutefois rester prudent, à ce que la valorisation ne dérape pas, car il semblerait que toutes les estimations n’aient pas encore été revues à la baisse.

Les rendements sur dividendes restent sous pression. Les rendements sur dividendes présentent une tendance similaire. Si l’on prend la distribution aux investisseurs comme mesure d’évaluation, la plupart des marchés se sont renchéris. Les dividendes ont donc reculé en moyenne plus fortement que le niveau des cours.

Les actionnaires ne reçoivent plus une partie des bénéfices sous cette forme, en raison des incertitudes liées au COVID-19. Cela peut certes être douloureux, mais d’un côté positif, le montant à distribuer reste dans l’entreprise et renforce le bilan. Les cours devraient donc augmenter à moyen terme, les investisseurs préférant les entreprises bien capitalisées.

La vague de faillites a commencé. Les premières faillites importantes aux USA montrent à quelle vitesse une entreprise peut se retrouver en difficultés. Le loueur de voitures Hertz en est l’exemple le plus connu jusqu’ici. L’entreprise a opté pour la seule issue possible à ses yeux, afin de s’en sortir de la paralysie des affaires, suite au lockdown, et a donc ouvert une procédure d’insolvabilité. Le détaillant J. C. Penney a également déposé son bilan après plus de 100 ans. 90’000 collaborateurs en sont concernés. Enfin, d’autres noms connus, comme Neiman Marcus, la chaîne de grands magasins de luxe, et J. Crew, le détaillant de vêtements, employant plus de 10’000 collaborateurs chacun, ont également déclaré l’insolvabilité. Ces entreprises ne disparaîtront pas pour autant, mais devront se restructurer et diminuer leur taille.

Il serait trop facile d’accuser le coronavirus d’être à l’origine de ces faillites. En effet, Hertz était fragile bien avant la crise, et le commerce de détail lutte depuis longtemps contre la concurrence en ligne, à l’image des chiffres: près de 6000 détaillants avaient fermé leurs portes aux USA en 2018; le chiffre a augmenté de 9000 de plus en 2019. Cette évolution s’est produite lors d’une phase d’expansion économique. Le COVID-19 n’a fait qu’accélérer les choses dans ces branches.

Graphique de la semaine

Alors qu’elle est l’un des piliers les plus importants d’une économie, la consommation a chuté. La bourse et le moral des consommateurs évoluent en sens contraire. Afin de rétablir la convergence, la consommation doit reprendre son envol ou les marchés financiers doivent être corrigés.

GROS PLAN

La bière est indispensable au Mexique. La crise du coronarisque de causer une pénurie de bière au Mexique. C’est pourquoi le gouvernement a reclassé l’industrie des brasseries, de non-essentielle à essentielle. La consommation de bière est donc un approvisionnement de base. La bière pourra de nouveau être brassée à partir du 1er juin. La bière préférée des Mexicains est la Corona.

LE PROGRAMME

Estimation du PIB pour le premier trimestre. Le SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie) publiera les estimations trimestrielles de l’évolution du pro-duit intérieur brut suisse (PIB) pour le premier trimestre le 3 juin prochain. Les données devraient être faibles – et se détériorer à nouveau au second trimestre.

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