Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les données économiques s’assombrissent nettement. A quoi faut-il s’attendre?

Un rallye de marché baissier ou quelque chose de plus? L’effondrement des marchés mondiaux des actions dans le sillage de la pandémie du coronavirus a été massif. Après des sommets inégalés de certains indices en février, ces derniers ont subi une chute libre juste après. L’indice des actions mondiales MSCI World, par exemple,a perduplus de 800 points (-35%) depuis son niveau le plus haut (2392) le 19 février, son niveaule plus bas affichant 1574pointsau 23 mars. Les marchés des actions cycliques commele DAX ont été encore plus durement touchés, avec des pertes s’élevant à près de 40% pour le moment. Les Bourses sont donc entrés dans un marché baissier - le cours des actions s’étant effondré d’au moins 20%, selon la définition - en raison de ce «krach» du coronavirus. Les banques centrales et les Etats ont réagi par des plans de sauvetage de grande envergure, en réaction à la débâcle sur les marchés financiers, mais aussi en raison du confinement et des conséquences économiques qui en découlent. Plusieurs milliers de milliards de dollars US ont été injectés dans le système économique sous formed’achats obligataires, de crédits-relais et d’indemnités de chômage partiel.

Par ailleurs, certains Etats peuvent procéder à des mesures de déconfinements, sachant que les tauxde nouvelles infections en lien avec le coronavirus se sont stabilisées. Les Bourses ontvécu un véritable rallye de reprise, soutenus par ces évolutions positives. La relance a été de l’ordre de 30% dans certains cas, et davantage depuis les planchers, effaçant exactement la moitié de l’effondrement des cours. Ces montagnes russes violentes ont montré une fois de plus que les marchés des actions réagissent souvent de manièreirrationnelle à court terme et tendent à exagérer. Tout investisseur s’étant laissé envahir par la panique et ayant vendu dans les moments de baisse regrettera d’ores et déjà amèrement sa décision. Il convient de garder son calme, surtout lors des périodes turbulentes. Les décisions bien réfléchies sont presque toujours meilleures que celles prises sur un coupde tête. Comment les choses évolueront-elles, après cette légère accalmie? Assisterons-nous à un marché baissier, ou doit-on s’attendre à autre chose?

Les données fondamentales restent faibles. Du côté positif, force est de constater les progrès dans la lutte contre la pandémie. De nombreux Etats semblent avoir réussi à garder la situation sous contrôle, leur permettant ainsi de mettre en œuvre des mesuresde déconfinement progressives. La stabilisation de la situation conjoncturelle dépendra largement du succès de ces mesures. D’ici là, elle reste très fragile. En effet, l’économie mondiale risque un effondrement total en cas de deuxième vague d’infection.Il est d’ores et déjà clair que l’économie tombera dans une profonde récession. Nous tablons sur un recul du produit intérieur brut (PIB) de 5% pour la Suisse, cette année, et de 8% pour l’Europe. Cela se répercutera sur de nombreuses entreprises sous forme d’une baisse massive du chiffre d’affaires et d’un effondrement des bénéfices. Les analystes peinent à suivre la suppression des prévisions des bénéfices. Au total, lesbénéfices effectifs pour 2020 devraient probablement être entre 20 et 30% au-dessous du niveau de 2019, une grande partie des baisses de cours étant justifiée et explicable du point de vue fondamental. En effet, le rallye de reprise devrait bientôt perdre de son élan. En revanche, le soutien continu des banques centrales, et l’impression de facto d’argent, donneront du vent en poupe à l’économie. De notre côté, cela signifie aufinal une pondération «neutre» en actions. Dans le contexte général du portefeuille,nous maintenons notre positionnement légèrement défensif, qui s’exprime notamment par une quote-part élevée de liquidités ainsi qu’une surpondération en or..

Graphique de la semaine

Le produit intérieur brut (PIB) des USA s’est contractéde 4,8% (annualisé) au premier trimestre 2020 en raison de la pandémie de coronavirus. Le Congressional Budget Office (CBO) s’attend même à un reculannualisé de l’économie américaine d’environ 40% au deuxième trimestre.

GROS PLAN

Fitch abaisse la notation de l’Italie. L’agence de notation Fitch a abaissé la solvabilité de l’Italie de «BBB» à «BBB-», principalement en raison des charges économiques massives relatives aux mesures visant à contenir la pandémie de coronavirus. Le pays n’en est ainsi plus qu’à un niveau du niveau dit «junk», comprenant les placements spéculatifs avec une faible solvabilité.

LE PROGRAMME

Tourisme en Suisse. L’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera les chiffres des nuitées pour le premier trimestre 2020, le 7 mai prochain. Mi mars, le Conseil fédéral a ordonné la fin anticipée de la saison d’hiver en raison de la pandémie de coronavirus. Cela devrait nettement se refléter dans les chiffres des nuitées.

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