Le yuan était proche lundi de son plus haut niveau depuis 16 mois, la Chine se montrant moins volontariste que beaucoup de pays occidentaux en matière de baisses de taux, sur fond d’économie déprimée.
Vers 20H00 GMT, le renminbi, l’autre nom de la devise chinoise, ressortait à 7,0521 yuans pour un dollar, proche de son plancher de 7,0428 enregistré vendredi.
Pour Adam Button, de FoexLive, la banque centrale chinoise (PBOC) «s’inquiète des fuites de capitaux».
Les investisseurs étrangers sont plus réticents à placer leur argent en Chine, où la croissance est ralentie et le prix des actifs ne progresse pas ou modérément.
Si le yuan s’affaissait, cela constituerait une raison supplémentaire de se détourner du pays, car les placements chinois perdraient mécaniquement de leur valeur.
La PBOC définit chaque jour un cours de référence pour le renminbi, ce qui lui permet d’orienter la trajectoire de la devise.
Un yuan fort «offre de la marge pour baisser les taux», explique Adam Button.
Vendredi, la PBOC a créé la surprise en laissant inchangés ses taux de référence à un et cinq ans.
Cette décision prenait le contre-pied de celle de la banque centrale américaine (Fed), qui venait de réduire son taux directeur d’un demi-point de pourcentage.
Les économistes de Pantheon Macroeconomics n’anticipent qu’une réduction de 0,1 point de pourcentage par la PBOC d’ici la fin de l’année, ce qui devrait «renforcer sensiblement le yuan», car les cambistes s’attendent à ce que la Fed abaisse, dans le même temps, son taux de 0,75 point.
«La chute des coûts et la stagnation des salaires offrent de la compétitivité supplémentaire à la Chine et compensent l’appréciation du yuan», ajoutent-ils.
Pour Adam Button, seul «un plan de relance massif» pourrait sortir la Chine de sa torpeur.
Il estime que cette perspective contribue à soutenir notamment le dollar australien, du fait des importants échanges commerciaux entre les deux pays.
L’«Aussie», surnom de la devise australienne, est monté lundi à son plus haut depuis le début de l’année.
Il le doit aussi à une politique monétaire relativement ferme. Les analystes s’attendaient ainsi à ce que la banque centrale (RBA) ne touche pas à son taux directeur à l’issue de sa réunion de lundi et mardi.