Marchés en Asie dominés par la prudence, les inquiétudes économiques persistent

AWP

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A la Bourse de Hong Kong vers 06h30 GMT, l’indice Hang Seng chutait de 1,75% à 23.806 points. L’indice composite de Shanghai perdait 0,16%, celui de Shenzhen cédait 0,04%.

Les Bourses en Asie ont hésité lundi entre hausses prudentes et francs replis, dominées par les inquiétudes sur la conjoncture mondiale face aux incertitudes persistantes sur la politique douanière américaine, alors que les représailles chinoises entrent en vigueur.

Recul des Bourses chinoises, le spectre de la déflation alarme

A la Bourse de Hong Kong vers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng chutait de 1,75% à 23.806 points. L’indice composite de Shanghai perdait 0,16%, celui de Shenzhen cédait 0,04%.

Les investisseurs digéraient la publication dimanche de chiffres officiels montant une chute des prix à la consommation en Chine en février, une première en un an: signe d’une demande toujours maussade --au risque de raviver le spectre d’une spirale déflationniste.

«Ces données ne font que renforcer ce qui est clair depuis des mois: les pressions déflationnistes restent fermement ancrées (...). Le secteur immobilier demeure enlisé, la demande intérieure est faible et, malgré un rebond des valeurs tech en Bourse, cette valorisation ne se répercute pas sur les consommateurs», commente Stephen Innes, de SPI Asset Management.

Après l’envolée des Bourses chinoises depuis mi-janvier dans le sillage du succès de la start-up DeepSeek, «les investisseurs particuliers chinois ont peut-être profité de la reprise du marché, mais la faiblesse des dépenses des ménages suggère que ces derniers restent prudents», insiste-t-il.

L’indicateur accroît la fébrilité des investisseurs, sur fond d’incertitudes concernant la guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Donald Trump a porté à 20% les surtaxes douanières des Etats-Unis visant les produits chinois, et des droits chinois adoptés en représailles par Pékin ciblent depuis ce lundi un éventail de produits agricoles américains.

Les marchés gardent un oeil sur l’annonce potentielle de nouvelles mesures de relance de la Chine, après l’annonce la semaine dernière d’un objectif de croissance économique ambitieux d’environ 5%.

«L’ampleur et l’efficacité des mesures de relance chinoises et, partant, les perspectives de croissance seront un facteur déterminant» pour l’évolution des marchés, insiste Michael Wan, de la banque MUFG, notant que Pékin a déjà relevé ses objectifs de déficit budgétaire.

Le décollage de l’intelligence artificielle, en stimulant le secteur technologique, «pourrait être l’étincelle que l’économie chinoise attend», a-t-il cependant avancé.

Tokyo grimpe légèrement, l’emploi américain ne rassure pas

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a grimpé en clôture de 0,38% à 37.028,27 points, tandis que l’indice élargi Topix de 0,29% à 2.700,76 points.

La Bourse de Séoul progressait de 0,27% et Sydney de 0,18%, mais Taipei a lâché 0,52%.

Les marchés asiatiques sont restés sur leurs gardes face à la perspective de tensions commerciales aggravées, Donald Trump ne semblant pas avoir abandonné son projet de taxes «réciproques» visant dès début avril tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.

«L’incertitude entourant l’économie américaine et les commentaires du président Trump sur des taxes douanières supplémentaires devraient rester une source d’inquiétude majeure», insistent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence.

Dans ce contexte, seules résistaient franchement sur la place tokyoïte les valeurs liées aux semi-conducteurs, à l’image d’Advantest (+3,74%), dans le sillage d’un rebond du secteur à Wall Street, donnant lieu à une chasse aux bonnes affaires après plusieurs séances en repli.

Les investisseurs en Asie abordaient par ailleurs avec circonspection les chiffres sur l’emploi américain publiés vendredi, montrant moins de créations d’emplois qu’attendu par les analystes en février, avec une légère progression du chômage.

«La demande de main-d’oeuvre du secteur privé est restée forte juste avant ce pic d’incertitude sur la politique économique (de Donald Trump) qui a produit un fort repli de la confiance des entreprises et des consommateurs», a commenté Ray Attrill, de la National Australia Bank.

Et l’impact des réductions à marche forcée des effectifs d’employés fédéraux devrait se faire sentir, prévient-il.

Renforcement du yen, valeur refuge, et recul du pétrole

La monnaie japonaise, un actif refuge par excellence, était prisée des investisseurs, face à la montée des incertitudes, gagnant 0,22% à 147,72 yens pour un dollar.

«Nous devenons tactiquement prudents sur les actifs à risque», ont reconnu les analystes de JPMorgan Chase cités par Bloomberg.

Le marché du pétrole, lui, était miné par le regain d’inquiétudes sur la santé économique mondiale, et donc sur la vigueur de la consommation énergétique.

Vers 06H30 GMT, le baril de WTI américain perdait 0,46% à 66,72 dollars et celui de Brent de la mer du Nord abandonnait 0,40% à 70,08 dollars.

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