Les Bourses d’Asie tiraillées entre guerre commerciale et ambitions chinoises

AWP

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A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,23% à 37’418,24 points et l’indice élargi Topix en progression de 0,30% à 2718,21 points.

Les Bourses en Asie ont prudemment grimpé mercredi au gré d’échanges volatils, tiraillées entre les inquiétudes économiques liées à la guerre commerciale et l’ambitieuse cible de croissance fixée par Pékin, qui augure de nouvelles mesures de relance et a rassuré les investisseurs.

Pékin vise 5% de croissance

La Chine a dévoilé mercredi sa feuille de route économique pour 2025, visant un objectif de croissance d’environ 5% -- cible ambitieuse au moment où elle fait face à une guerre commerciale avec les Etats-Unis et à une morosité grandissante de la conjoncture.

Pékin prévoit de créer 12 millions d’emplois urbains cette année et de relever à 4% du PIB son déficit budgétaire. De quoi laisser augurer de nouvelles mesures de relance de la part des autorités.

La Bourse de Hong Kong a salué avec enthousiasme cette perspective: vers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng progressait de 2,21% à 23’449 points.

Enthousiasme plus modéré en Chine continentale, où l’indice composite de Shanghai gagnait 0,40% et celui de Shenzhen 0,06% seulement.

«Il n’y a rien à redire: juste un objectif de croissance robuste et une volonté claire de soutenir l’économie. Cela devrait rassurer les marchés», a commenté Vey-Sern Ling, d’UBP, cité par Bloomberg.

Certes, en dépit de l’espoir d’un nouveau plan de relance, les investisseurs restaient nerveux, hantés par l’intensification de la guerre commerciale sino-américaine, après l’imposition de nouvelles surtaxes par Washington mardi, à laquelle Pékin a répliqué par ses propres droits de douane ciblant notamment l’agriculture des Etats-Unis.

«La Chine joue ses cartes avec prudence (...) avec une réponse moins sévère que prévu, laissant la porte ouverte aux négociations. Les marchés ont pris cette riposte mesurée comme un signe positif», observe Stephen Innes, de SPI Asset Management. «Mais les tensions pourraient à nouveau s’intensifier à tout moment», reconnaît-il.

Le yen faible aide Tokyo

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,23% à 37’418,24 points et l’indice élargi Topix en progression de 0,30% à 2718,21 points.

Vers 06H30 GMT, la monnaie japonaise se stabilisait (+0,07%) à 149,69 yens pour un dollar, après s’être repliée plus tôt en séance, ce qui avait favorisé les titres des entreprises exportatrices.

La Bourse de Séoul a grimpé de 1,15%%, Taipei de 1,22%.

Un rebond technique après les mauvaises performances des séances précédentes, mais qui semblait très précaire.

«Les investisseurs n’aiment pas les taxes douanières et sont profondément mal à l’aise avec le nouvel ordre mondial du président Trump, cela pèse sur l’humeur du marché», résume Kathleen Brooks, du courtier XTB.

«On s’attend à ce que les Etats-Unis imposent davantage de barrières douanières dans les semaines à venir, notamment pour l’UE et des tarifs réciproques (pour l’ensemble du globe), ce qui devrait maintenir les investisseurs sur la défensive», poursuit-elle.

«Ces dernières mesures de Trump ont accru le risque qu’il mette également à exécution sa menace de hausses réciproques des droits de douane le 2 avril. En Asie, l’Inde, la Corée du Sud et la Thaïlande seraient les économies les plus vulnérables», abonde Lloy Chan, de la banque MUFG.

Cession des ports du canal de Panama: CK Hutchison s’envole

CK Hutchison, empire commercial du milliardaire hongkongais Li Ka-shing, a vu son titre s’envoler de 25% à la Bourse de Hong Kong, après la cession de deux ports situés près du canal de Panama, sur fond de menaces du président américain Donald Trump.

Il avançait encore de 21,86% vers 06H30 GMT.

Un consortium américain mené par BlackRock va débourser près de 19 milliards de dollars pour acquérir 90% de Hutchison Ports PPC, qui gère les deux ports panaméens, ainsi que 80% d’une filiale détenant 43 ports dans vingt-trois autres pays.

CK Hutchison «est désormais bien placé pour reconstituer son portefeuille avec des actifs moins sujets aux tensions géopolitiques», a commenté Denise Wong, analyse de Bloomberg Intelligence.

Pétrole en berne: l’Opep+ pèse

Le marché du pétrole continue de plonger, lesté par le maintien des hausse progressives, à partir d’avril, de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).

Vers 06H30 GMT, le prix du baril de WTI américain chutait de 0,79% à 67,72 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,28% à 70,84 dollars.

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