Les Bourses chinoises en hausse

AWP

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L'indice Hang Seng a pris 1,44% (+406,45 points) à 28.662,57 points. Shanghai a progressé de 1,61% et Shenzhen a gagné 1,51%.

Les Bourses de Hong Kong, Shanghai et Shenzhen ont fini en hausse mardi, l'attention des investisseurs se concentrant sur une semaine de publication de résultats d'entreprises même si les tensions commerciales qui opposent les Etats-Unis et la Chine persistent.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a pris 1,44% (+406,45 points) à 28.662,57 points.

A la Bourse de Shanghai, l'indice composite a progressé de 1,61% (46,02 points) à 2.905,56 points, dans des échanges de 228,7 milliards de yuans (28,71 milliards d'euros).

De son côté, l'indice composite de la Bourse de Shenzhen a gagné 1,51% (+24,15 points) à 1.625,84 points dans des échanges de 264,2 milliards de yuans.

Confronté aux effets de la guerre commerciale que lui a déclarée Donald Trump, le gouvernement chinois se résout à des mesures de soutien à l'économie, reléguant au second plan la lutte contre l'endettement et les risques financiers.

Pékin a fini par le reconnaître la semaine dernière: les droits de douane prohibitifs imposés par le président américain auront un impact sur la croissance chinoise, qui a déjà légèrement ralenti à 6,7% au dernier trimestre.

Face à ces «incertitudes extérieures», le gouvernement chinois s'est réuni lundi autour du Premier ministre Li Keqiang pour adopter une série de mesures fiscales et financières destinées à soutenir la demande intérieure, un changement bien accueilli par les places boursières chinoises, qui avaient dévissé ces dernières semaines avec le début des hostilités commerciales.

Les analystes ont salué ce changement, d'une politique d'austérité et de désendettement vers un stimulus donné à l'économie, attendu après une politique de restriction du crédit aux entreprises, qui a pesé sur les actions.

«Le désendettement reste une politique de moyen et long terme, mais la Chine doit maintenant trouver un compromis car le processus d'assainissement des bilans du semestre écoulé était assez pesant et a fait apparaitre beaucoup de risques», a observé Zhang Qun, analyste chez Citic Securities.

«L'économie subit clairement des pressions au ralentissement et avec l'impact venu de l'extérieur, la politique économique doit effectuer une recherche de compromis», a ajouté cette source.

La politique monétaire prudente ne sera «ni trop rigoureuse ni trop accommodante», avait averti lundi le gouvernement, alors que la banque centrale a déjà réduit à trois reprises les ratios de réserves obligatoires des banques cette année.

Les autorités chinoises devaient déjà jongler avec des priorités contradictoires: assurer la transition de la seconde économie au monde vers une ère de croissance plus modérée, tout en donnant un coup de balai, un peu perturbateur, dans son nébuleux système financier. L'équilibre est devenu d'autant plus difficile à trouver que le Président américain Donald Trump a imposé des barrières douanières.

Des produits chinois de différents secteurs (automobile, informatique, aéronautique...) se heurtent depuis le début du mois à des droits de douane prohibitifs aux Etats-Unis, à hauteur de 34 milliards de dollars d'importations annuelles.

Pékin a répliqué avec des mesures du même montant visant les exportations américaines mais Donald Trump a menacé vendredi de frapper à terme la totalité des importations en provenance de Chine.

Le régime communiste va accélérer son rythme d'émission «d'obligations spéciales» en faveur des projets d'infrastructures des collectivités locales, d'un montant total de 1.350 milliards de yuans pour cette année. Il "intensifiera ses efforts" pour attribuer une enveloppe de prêts de 140 milliards de yuans (17 milliards d'euros) à 150.000 petites entreprises chaque année.

Le message a été «clair et sonore», a commenté la banque d'investissement Nomura dans une note de recherche, qui prévoit que Pékin renforce « le stimulus fiscal et l'assouplissement du crédit dans les prochains mois».

L'analyste Zhang Qun voit dans ces annonces du gouvernement chinois un «signal très important», qui pourrait annoncer un rebond de la Bourse.

De son côté, le yuan s'est cependant un peu affaibli mardi, évoluant autour 6,81 yuan pour un dollar: il a perdu 8% depuis avril, et reste à ses plus bas niveaux depuis plus d'un an. La baisse de la monnaie chinoise, étroitement contrôlée par la banque centrale qui fixe chaque jour son taux pivot, est bienvenue pour les exportateurs du géant asiatique.

Les valeurs pétrolières ont monté à Shanghai, PetroChina gagnant 1,47% à 7,57 yuans et Sinopec 1,40% à 6,52 yuans. Le géant bancaire ICBC a progressé de 0,18% à 5,61 yuans, tandis que Bank of China a gagné 0,28% à 3,60 yuans.

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