Gonet: l'actualité des marchés au 5 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,39%, S&P 500 +0,81% Nasdaq +1,35% Russell 2000 +0,11%, SOX +1,43%, Eurostoxx +0,10%, SMI -0,07%.

Le marché se remet la tête à l’endroit hier, on ne s’en étonne guère dans les salles de marchés, quelques indices portaient à penser que le marché était sur le point de marquer au moins une pause dans sa baisse (le future VIX à trois mois traite en-dessous du spot, la courbe des taux 2 / 10 ans est en phase de désinversion, Nvidia en hausse 7 des 8 séances précédentes, le secteur des utilities qui capitule lundi et est recherché dans un marché en forte baisse mardi). Les excuses officielles du jour pour rappeler quelques taureaux dans l’arène se nomment ADP et pétrole. Le baril de WTI Light Crude fuit méchamment depuis le 28 septembre, jour où il atteint 95 dollars mais la résistance de 93,40 dollars s’est montrée trop forte pour un or noir qui était entré en territoire nettement suracheté. Si en plus on apprend que la demande saisonnière d’essence aux Etats-Unis est la plus faible depuis 25 ans, cela devient très compliqué pour le WTI. Ce matin le baril traite à 84,79 dollars, niveau fort intéressant car la moyenne mobile à 50 jours traine dans les parages, précisément à 84.96$, à suivre. Mais revenons à nos moutons de Wall Street, qui aiment l’idée d’un pétrole en baisse, car cela enlève une grosse épine potentiellement inflationniste du sabot des taureaux. Quant à l’ADP, il nous apprend que le secteur privé américain a créé nettement moins de postes de travail que prévu au mois de septembre. Le marché des actions, altruiste et humaniste comme on le connait, adore que l’économie tousse, tangue voire se prenne les pieds dans le tapis, car cela est susceptible de détendre la Fed et ses satanés taux d’intérêts si élevés.

Les indicateurs internes de marchés, bien aidés par le pétrole et l’ADP parviennent donc à ramener un certain calme Downtown Manhattan, l’indice S&P500 (SPX) clôture quasiment au plus haut du jour, le podium de ce mercredi se compose de la consommation discrétionnaire, des services de communication et de la tech, cette dernière faisant une fois encore le beau temps (en l’occurrence). Les «magnificent seven» clôturent tous en hausse, impossible dans un tel contexte de tirer les indices vers le sud, ces sept-là sont extrêmement lourds et imposent leur loi. Pour mémoire, les «M7» sont Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Meta, Nvidia et Tesla. Le SPX termine sa journée à 4263 points, il voit son principal support à 4203 pts (moyenne mobile à 200 jours), puis 4200 pts (niveau psychologique) et ensuite 4198,70 pts (23,6% de retracement Fibonnacci de la hausse de 2191 pts à 4818 pts). Le Nasdaq100 (NDX) lorgne quant à lui sa moyenne mobile à 100 jours (14935 pts contre 14776 pts à la cloche). Gardez un œil sur le Russell2000 (RTY), qui a décidément bien du mal, il recule légèrement sur l’année, traite à 1729 points hier en clôture et voit un important support à 1700 pts, sachant qu’il est entré en territoire survendu (bien) mais qu’une death cross est en vue (pas bien), je vous laisse faire le tri. Et que dire de l’indice Stoxx Europe 600, qui a vécu une death cross mardi? Lui aussi est en passe d’entrer en territoire survendu mais il évolue dans une fourchette horizontale et voit un important support à 427 – 425 points.

Les rendements obligataires se détendent significativement hier, prenez le 10 ans US, qui passe de 4,88% à 4,74% ce matin, un niveau historiquement élevé certes, mais cela calme un peu tout le monde sur les parquets de trading. Le VIX rend 6% à 18,58, le MOVE (son grand frère obligataire) fait de même, le breadth est positif sur le SPX à raison de 3 contre 1 et le marché des Fed Funds me fait vraiment penser à Bill Murray au bar de son hôtel dans «lost in translation». L’or ne parvient pas à profiter de la détente du dollar, l’once traite à 1822 dollars. La paire EUR/USD remonte à 1,0508. Rappelons-nous que ce niveau constituait un support il y a peu et devient de facto une résistance.

Le ministre italien de l'économie Giorgetti travaille avec l'Allemagne pour négocier un accord qui réformerait les règles budgétaires de l'UE; il doute que les notations souveraines de l'Italie soient réduites.

Au chapitre «on devrait garder un œil là-dessus», les paris contre les prêteurs régionaux américains s'accumulent, avec des intérêts shorts en pourcentage des actions en circulation dans le SPDR S&P Regional Banking ETF qui ont grimpé à 37%. Ce niveau est supérieur à celui atteint après la faillite de SVB en mars.

Au menu macro-économique du jour, les Etats-Unis publieront les données sur les Licenciements Challenger (13:30) et les nouvelles demandes d'allocation-chômage (14:30).

Sandoz: Morgan Stanley démarre le suivi à surpondérer avec un objectif de cours de 31 francs. La Belgique enquête sur un hub d’Alibaba à Liège sur des craintes d’espionnage, selon le Financial Times. Apple lance une mise à jour pour résoudre la surchauffe des modèles iPhone 15. Google lance Pixel 8 et une smartwatch avec une nouvelle fonction d'intelligence artificielle. ABB et Altilium signent un protocole d'accord pour des projets de recyclage de batteries. BlackBerry veut introduire en bourse sa division internet des objets.

Cette nuit et ce matin en  Asie, les indices traitent en hausse. Shanghai fait toujours dodo (golden week), Tokyo monte de 1,8% à la cloche, Hong Kong gagne 0,37% et Séoul traite proche de l’équilibre. Le future SPX rend 11 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%.

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