Gonet: l'actualité des marchés au 3 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow -0,22%, S&P 500 +0,01% Nasdaq +0,67% Russell 2000 -1,58%, SOX +0,42%, Eurostoxx -0,89%, SMI -0,91%.

Et c’est parti pour un mois d’octobre dans la joie et la bonne humeur!

Reprenons.

Le quatrième trimestre de cette étonnante année 2023 démarre de façon plutôt étrange. Tout un chacun pense qu’octobre est le mois de tous les dangers pour les détenteurs d’actions. Saviez-vous que de nombreux professionnels surnomment octobre «the bear killer month»? Et puis pour être précis, octobre n’est pas le seul mois de l’année qui présente un danger potentiel pour les porteurs de stocks, il y a aussi novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août et septembre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela démarre fort hier. Le contexte du jour est posé par plusieurs discours de banquiers centraux, Loretta Mester et Michelle Bowman se rangent du côté des faucons en indiquant s’attendre à une hausse supplémentaire par la Fed cette année encore, tandis que John Williams et Michael Barr restent colombes. Jerome Powell parle mais évite soigneusement le sujet, le marché préfère écouter les faucons et envoie les rendements obligataires au ciel. Le 2 ans US remonte à 5,11%, le 10 ans à 4,69%, on regarde 5% comme la principale prochaine résistance, un cauchemar éveillé pour tout taureau qui se respecte. La poursuite vers le ciel des rendements obligataires américains a pour effet de mettre le dollar en orbite et, corrolaire, l’or et le pétrole au tapis, l’once glisse encore un peu plus et revient à 1823 dollars tandis que le baril de WTI Light Crude se replie à 88,37 dollars.

Le dollar enfonce le clou, il poursuit son rebond (nous avons bel et bien eu droit à un «dead cat bounce» de l’euro il y a quelques jours). Ce matin la paire EUR/USD traite à 1,0471, le support de 1,0500 est donc sérieusement attaqué, l’euro est survendu mais une death cross (la moyenne mobile à 50 jours traverse la 200 jours à la baisse, un signal technique baissier, en l’occurrence pour l’euro) s’est produite la semaine passée. Dans un tel contexte, rien ne dit que le dollar ne va pas poursuivre sa percée dans le pack européen, prochain support à 1,0406 (50% de retracement Fibonnacci de la hausse de 0,9536 à 1,1276).

Et Wall Street me demanderez-vous? Et bien on assiste à un joyeux pataquès Downtown Manhattan. Les valeurs technologiques (de croissance pour leur grande majorité et donc abhorrant des taux en hausse) prennent les choses en mains. Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Nvidia et Meta décollent toutes de 1,5% à 3% et prennent tout le monde à contre-pied. Go figure… attendez! En fait on sait pourquoi. Goldman Sachs publie une note soulignant que ces stars, après leur correction estivale, affichent leur plus importante décote par rapport au reste du marché depuis plus de six ans. Et voilà…

La bonne tenue des mastodontes de la cote empêche de facto toute glissade d’importance des indices, le Russell2000 (RTY) mis à part, qui est dans les cordes et regarde son prochain support à 1700 points contre une clôture hier à 1756 pts. Le RTY est en hausse de 0,9% cette année, il fait moins bien que le SMI…dure dure cette année 2023 pour les petites et moyennes capitalisations américaines. Du côté obscur de la cote, un secteur sort du lot hier, qui se fait littéralement détruire: les utilities. La chute des actions du secteur des services publics pèse sur le SPX, les investisseurs délaissent les actions à dividendes au profit de bons du Trésor américain moins risqués et à rendement plus élevé. Les utilities chutent de 4,7%, on n’avait plus vu une telle raclée depuis le premier confinement de 2020. AES Corp, PG&E et Dominion Energy font partie des 17 entreprises de services publics de l'indice qui abandonnent 4%. NextEra Energy s’effondre de 9%. Les services publics, qui sont généralement considérés comme l'une des valeurs les plus sûres du marché boursier et qui offrent des dividendes parmi les plus élevés, ont perdu 20% cette année, ce qui en fait le secteur le moins performant de l'indice. Le rendement du 10 ans US est passé par là…

L’indice S&P500 (SPX) regarde son principal support à 4200 points (moyenne mobile à 200 jours), il clôture hier à 4288 pts. Le Nasdaq100 (NDX) profite de sa hausse du jour et regarde à nouveau sa 100 jours dans le blanc des yeux (100 dma à 14909 pts contre la clôture à 14837 pts). Le VIX ne bouge guère et clôture à 17,61, attention en revanche au MOVE (le grand frère obligataire du VIX) qui décolle de 12% à 127,59, ça se tend à nouveau au niveau du sentiment du marché obligataire ces jours. Le breadth du marché est fort mauvais (4 – 1 négatif sur le SPX, 2 – 1 négatif sur le NDX), les volumes d’échanges retrouvent enfin quelques couleurs et les Fed Funds sont toujours navrants d’absence de conviction, malgré les discours d’hier, déni de réalité?

Le poste de Kevin McCarthy est en jeu. Son collègue républicain Matt Gaetz a officiellement pris la décision de renverser le président de la Chambre des représentants, préparant ainsi un vote qui pourrait modifier l'équilibre des pouvoirs à Washington, quelle qu'en soit l'issue. M. McCarthy n'a besoin que d'une majorité simple pour conserver son poste, mais il pourrait devoir compter sur les démocrates après avoir irrité les partisans de la ligne dure du GOP avec son compromis bipartisan qui a permis d'éviter la fermeture du gouvernement.

Au menu macro-économique du jour, l'indice JOLTS sur les ouvertures de postes aux Etats-Unis sera publié à 16h00. Ce matin, la banque centrale d'Australie laisse son taux directeur inchangé à 4,10%, comme prévu.

Meta planche sur un abonnement à 14 USD par mois pour une Instagram sans publicité, selon le WSJ. Les livraisons trimestrielles de Tesla sont en baisse. Sika relève son objectif de croissance annuelle des ventes à 6-9% lors de son Capital Market Day. McDonald's et Wendy's sortent vainqueurs du procès concernant la taille de leurs hamburgers. Robinhood prévoit une charge de 100 millions de dollars au troisième trimestre pour des questions juridiques et réglementaires déjà divulguées. Novartis revendique un succès en phase III sur l'Iptacopan. Novo Nordisk annonce que la FDA américaine approuve Rivfloza pour l'hyperoxalurie primaire de type 1.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse.Tokyo abandonne 1,64%, Hong Kong rend 2,9%, le reste de la cote est fermé. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en baisse de 0,5%.

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