Gonet: l'actualité des marchés au 31 août

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0.11%, S&P 500 +0.39%, Nasdaq +0.54%, Russell 2000 +0.40%, SOX +0.40%, Eurostoxx -0.26%, SMI -0.14%.

Le soleil continue de briller sur Wall Street. De l’autre côté de l’Atlantique les nuages s’accumulent au-dessus des principales places financières, décryptage.

On commence avec le vieux continent dont le climat économique se dégrade en août, poursuivant la baisse constante observée depuis le début de l’année (selon des données de la Commission européenne). L’indice mensuel du sentiment économique de la Commission européenne tombe à 93,3 en août, contre 93,5 en juillet. L’optimisme dans l’industrie s’est détérioré, passant de -9,3 en juillet à -10,3. Le sentiment dans les services, qui contribuent le plus au produit intérieur brut (PIB) de la zone euro, est tombé de 5,4 en juillet à 3,9. En parallèle à ces nouvelles plutôt déprimantes, l’Allemagne et l’Espagne fournissent les premières tendances de l’inflation d’août. Outre-Rhin, la décrue se poursuit, mais à un rythme plus lent qu’escompté (6,1% de hausse des prix sur un an). En Espagne, l’évolution des prix à la consommation est plus mesurée, 2,6%, mais elle confirme une reprise à la hausse, alors qu’elle était passée sous la barre de 2% en juin. Résultat des courses, le marché revoit légèrement à la hausses se prévisions de taux de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui a pour effet de pénaliser les indices d’actions et de renforcer l’euro.

C’est un tout autre tableau que l’on découvre aux Etats-Unis, où le marché tu travail semble enfin se détendre quelque peu, comme l’illustrent les données ADP des créations d’emplois dans le secteur privé en août, tandis que la deuxième estimation du PIB du second trimestre est révisée en baisse. Saupoudrez le tout d’un indice « US Macro Surprise » qui recule quotidiennement depuis 9 jours (sa pire performance depuis mai 2022) et vous obtenez un joyeux royaume des actions ravi, qui poursuit sa route vers le soleil, tout ragaillardi à l’idée que les taux ne vont décidément plus monter, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, les Fed Funds se laissent aller ce matin à prédire un total de 110 points de base de baisse en 2024, n’en jetez plus, l’autoroute du bonheur semble grande ouverte aux taureaux en cette fin de mois d’août. Et qu’y a-t-il après août ? allez ne gâchons pas la fête, on verra ça le mois prochain.

Joie et optimisme donc à Wall Street, qui réalise sa quatrième clôture consécutive dans le vert. L’indice S&P500 (SPX) récupère le niveau de 4500 points à la cloche, s’éloigne de sa moyenne mobile à 50 jours et lorgne à nouveau en direction des 4600 pts. Même topo sur le Nasdaq100 (NDX), les appétits s’aiguisent, on repense aux 16’000 points. Les indices ne sont pas surachetés, pas encore et la volatilité recule à nouveau, était-ce possible ? Le VIX perd 3.8% et clôture à 13.88. Arrêt sur image : chers taureaux optimistes à l’eau de rose, lorsque la volatilité recule à ce point, cela équivaut à un boxeur de deuxième catégorie qui baisserait sa garde devant un Mike Tyson au meilleur de sa forme. Revenons au VIX et à son plus bas récent, qui se situe à 12.73, autant dire qu’on y est presque et que le coût de couverture d’un portefeuille actions est de moins en moins élevé, je dis ça…

Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de la tech, de l’énergie et des industrielles. Les mastodontes de la technologie sont en pleine forme, ça aide, les shorts se couvrent dès la première minute de trading, les volumes d’échanges sont faibles mais les mouvements se font, c’est là tout ce qui compte. La macro affaiblit le dollar, ce d’autant plus que l’euro est en forme, la paire traite ce matin à 1.0910. L’or profite de la faiblesse passagère du billet vert et remonte à 1943$ par once. Quant au pétrole, il stagne à 81.66$ le baril de WTI Light Crude. Les bons du Trésor US réagissent aux statistiques macro du jour, le 2 ans traitait à 4.90%, il recule rapidement à 4.82% après la publication pour traiter ce matin à 4.88%. Le 10 ans revient à 4.11%. Rappelez-vous le niveau de 4.35%, s’il est cassé ensuite on peut envisager rapidement 4.50%.

L’indice PMI de l’industrie manufacturière chinoise passe à 49,7, soit un peu plus que prévu, tout en restant dans la zone de contraction. L’indice des services tombe à 51, soit un peu moins que prévu. Bloomberg Economics indique que la hausse inattendue de l’indice manufacturier indique des signes de stabilisation, bien que le secteur de l’immobilier et la faible demande continuent à freiner toute reprise plus large.

Au menu macro-économique du jour, outre l’inflation européenne d’août (11h00), les marchés se focaliseront sur l’avalanche de données étasuniennes, dont l’inflation PCE et les revenus et dépenses des ménages (14h30). L’étude Challenger sur les licenciements (13h30) et les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30) sont aussi au programme.

UBS enregistre le plus gros bénéfice trimestriel jamais réalisé par une banque grâce au rachat de Credit Suisse et annonce qu’elle intégrerait complètement l’activité suisse d’ici l’année prochaine. François Pinault (Kering) serait proche d’un rachat de l’agence américaine des stars CAA pour 7 milliards de dollars. Bill Sibold, vice-président exécutif de la médecine de spécialités de Sanofi, va quitter le laboratoire avec effet immédiat. L’intérim est assuré par Brian Foard. Par ailleurs, Houman Ashfarian prendra les rênes de la R&D. L’Oréal finalise l’achat de la marque de produits de beauté australienne Aesop pour 2,5 milliards de dollars.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, hormis Tokyo qui progresse de 0.88% à la cloche. Hong Kong recule de 0.38%, Shanghai perd 0.45% et Séoul abandonne 0.19%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en légère hausse.

 

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