Wall Street semble inéluctablement attirée vers le haut. La journée d’hier l’illustre bien, l’indice S&P500 (SPX) hésitant sur la marche à suivre durant toute la séance, pour terminer cette dernière quasiment au plus bas du jour, mais en hausse tout de même, et donc à un nouveau record historique. Le breadth (l’écart entre les titres clôturant en hausse et en baisse), est mauvais sur tous les indices, les volumes d’échanges augmentent à 12 milliards de titres traités sur le NYSE, la volatilité reprend du poil de la bête, le VIX grimpe de 4,8% à 15,98, ce qui reste faible mais il remonte tout de même. Et au final le SPX est sur le toit de son monde. Le Nasdaq100 (NDX) ne fait guère mieux, qui gagne 1% en début de séance, pour rendre la plupart de ses gains à la cloche. Notons que le vénérable Dow Jones atteint également un niveau inexploré en fin de séance hier et que la vieille Europe se joint au mouvement, l’indice Stoxx 600 se hisse à son plus haut de tous les temps, sans faire de bruit, et grimpe de 19,22% cette année, TINA, FOMO, EJP, hier nous indique simplement que rien n’a changé dans le merveilleux monde des actions.

C’est la 9^e séance de hausse en dix journées de trading réalisée par le SPX. Même s’il rend une partie des gains en fin de journée, la pression est trop forte de la part de notamment Facebook (FB -4%) et Intel (INTC -2,3%), il passe l’intégralité de la session dans le vert. Les résultats de sociétés continuent de capturer l’attention des investisseurs, qui gardent tout de même un œil sur la macro-économie et les mouvements de taux d’intérêts. L’or tente une énième fois de franchir les 1800 dollars par once et se casse une énième fois les dents dessus, pour revenir à 1789 dollars ce matin. Le pétrole ne monte plus mais reste soutenu, le baril de WTI Light Crude traite à 83,77 dollars.

Les performances sectorielles du jour sont assez disparates, l'énergie récupérant la tête du classement grâce à la vigueur persistante du pétrole. Les valeurs défensives telles que les services publics et les sociétés de placement immobilier mènent la danse, le rendement du 10 ans américain revenant à 1,62%. Les biens de consommation discrétionnaire sont stimulés par Amazon (AMZN +2%) alors que les services de communication sont à la traîne en raison de la faiblesse Facebook. Les industrielles sont pénalisées par le recul des machines, de l'aérospatiale et de la défense (RTX -2,5%, LMT- 12%).

Le secteur automobile attire l’attention, de nombreux titres progressant significativement sur la journée pour finalement se replier en fin de séance. Est-ce dû à l’annonce de Hertz qui va acquérir 100'000 véhicules Tesla? Difficile à dire. En revanche on peut affirmer qu’Elon Musk ne fait définitivement plus partie de cette planète, il planait déjà très haut et passe à l’étage supérieur en déclarant que «les constructeurs automobiles allemands vont rebondir fortement». A ce niveau ce n’est plus du melon mais une belle pastèque…

Les actions chinoises cotées à Wall Street reculent, l’ETF KWEB perd 5,5%. Une commission du Congrès américain tient une audition sur la manière de protéger les investisseurs américains dans les actions chinoises, en évoquant des questions allant des audits aux faux noms de sociétés ou encore les camps de travail forcé. Selon Cowen, il est de plus en plus probable que le Congrès adopte une législation d'ici la fin de l'année prochaine qui pourrait amener les bourses à sortir certaines firmes de la cote. Par ailleurs, la Commission fédérale des communications des États-Unis vote la révocation des licences détenues par China Telecom et s’engage à prendre d'autres mesures pour purger le marché américain des entreprises technologiques chinoises au nom de la sécurité. Enfin le secrétaire d'État Antony Blinken appelle les autres pays à se joindre aux États-Unis pour plaider en faveur d'un rôle plus important pour Taïwan aux Nations unies. La configuration technique du KWEB reste positive, c’est à suivre de près.

Les statistiques économiques du jour rassurent, la confiance des consommateurs américains ayant augmenté et davantage de maisons ayant été achetées. La confiance des consommateurs américains en octobre ressort à 113,8 contre 108 attendus. Les ventes de logements neufs en septembre ont augmenté de 14% pour atteindre un taux annuel de 800’000 (estimation 756'000).

Le chiffre d'affaires d'Alphabet, 53,6 milliards de dollars, dépasse les estimations, reflétant des dépenses publicitaires robustes alors que le trafic de recherche de Google a rebondi, mais les résultats décevants de ses divisions YouTube et informatique en nuage pèsent sur le titre. La directrice financière Ruth Porat déclare qu'elle s'attend à «certaines contraintes d'approvisionnement» alors que la firme s'efforce de répondre à la demande pour ses smartphones Pixel 6 récemment lancés.

Les logiciels de cloud computing de Microsoft ont contribué à la croissance des revenus et des bénéfices, qui battent les attentes pour un 11e trimestre consécutif. Le chiffre d'affaires dépasse également les prévisions. Le titre gagne 2% après la clôture.

À Washington DC, des sénateurs publient un projet de loi exigeant que certaines entreprises américaines paient un taux minimum de 15% sur les bénéfices déclarés aux actionnaires, dans le cadre des mesures d'augmentation des revenus du plan économique du président Biden. Les détails d'une taxe pour les milliardaires sont attendus prochainement. Plus de 500 milliards de dollars sont destinés à la lutte contre le changement climatique, selon l’agence Bloomberg.

Le vaccin de Pfizer se rapproche de l'approbation pour les enfants âgés de 5 ans et plus aux États-Unis après qu'un comité consultatif de la FDA l’ait approuvé. L'Australie approuve le vaccin Pfizer en tant que rappel pour les adultes. Singapour autorisera les personnes en provenance d'Australie et de Suisse à entrer sans être mises en quarantaine à partir du 8 novembre. Southwest Airlines peut exiger que ses pilotes soient vaccinés. Les nouvelles infections en Corée du Sud ont atteint leur plus haut niveau depuis près de trois semaines.

Les commandes de biens durables aux Etats-Unis en septembre (14h30) constitueront le point d'orgue de la journée au niveau macroéconomique.

Idorsia: J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 29 à 21 francs. Logitech: Goldman Sachs réduit son objectif de cours de 118 à 102 francs. Schindler: Research Partners réduit son objectif de cours de 290 à 270 francs. Worldline veut se séparer de ses terminaux de paiement. Le groupe vise 9 à 11% de croissance sur 2022/2024. BASF: le chimiste relève ses prévisions après un bon trimestre. Deutsche Bank: comme pour les autres acteurs bancaires, les trimestriels sont meilleurs que prévu. Heineken: les volumes de bière vendus se contractent plus que prévu au troisième trimestre. Robinhood: le titre perd 8,5% post-séance après la publication des résultats du T3. Texas Instruments: les trimestriels déçoivent, le titre perd 3,6% hors séance. Twitter: l'action reprend 4% hors séance après des résultats bien accueillis. Visa: les trimestriels sont plutôt bons, mais l'accueil est tiède, avec un titre qui perd 2,7% hors séance.

En Suisse, le développeur genevois de logiciels bancaires Temenos aurait capté l'attention du fonds d'investissement suédois EQT. Celui-ci évalue actuellement une potentielle acquisition du groupe genevois, rapporte mercredi Bloomberg, citant des sources proches du dossier. Traditionnellement spécialisé dans les entreprises en phase de développement, EQT envisage de proposer une offre de reprise pour Temenos, dont la valorisation boursière atteint 9,1 milliards de francs. En cas de succès de l'opération, cette acquisition serait la plus importante pour une entreprise cotée en Europe en 2021, selon les calculs de Bloomberg. L’action Temenos gagnait 4,6% hier à la cloche, elle est indiquée en hausse de 15% à l’ouverture de 9 heures.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo abandonne 0,03% à la cloche, Hong Kong recule de 1,77%, Shanghai perd 1,15% et Séoul rend 0,77%. Le future SPX gagne 5 points et l’Europe est indiquée en repli de 0,3%.