Gonet: l'actualité des marchés au 22 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,02%, S&P 500 +0,30%, Nasdaq +0,62%, Russell 2000 +0,28%, SOX +1,12%, Eurostoxx -0,39%, SMI +0,22%.

Wall Street en était trop proche pour ne pas vouloir y goûter à nouveau. C’est désormais chose faite, l’indice S&P500 (SPX) atteint un nouveau record historique à la cloche, dans une ambiance de fin du monde pour les ours. C’est la septième journée de hausse consécutive pour le SPX, qui ne semble pas rassasié, en clôture du moins, on observe des intérêts acheteurs pour 1 milliard de dollars à la cloche, FOMO (Fear Of Missing Out) quand tu nous tiens… Les volumes d’échanges dépassent les 10 milliards de titres traités à Wall Street et le marché semble plus serein que jamais si l’on considère les mouvements sur la courbe des taux d’intérêts. La partie courte (2 à 5 ans) décolle littéralement, le 5 ans passe au-dessus de 1,21%, on ne l’avait plus vu à ce niveau depuis février 2020. Le 10 ans reste plutôt stable, à 1,67%. L’indice «breakeven» décolle, le 5 ans US 5 Year TIP (Treasury Inflation Protected) atteint 2,92%, un record et on comprend du coup que le marché ne doute plus, que la conversation sur une inflation transitoire a pratiquement cessé dans les salles de marchés. L’indice MOVE (le pendant du VIX pour le marché obligataire) décolle de 6% et clôture à 69,42, il y a un an il évoluait à 40. Cet indice nous dit à haute voix que le marché s’attend à des hausses de taux significatives dans un futur proche. Enfin, les attentes d’inflation du marché pour les 5 ans à venir atteignent un plus haut en 15 ans.

On revient à Wall Street, qui n’en a donc cure et se permet même le luxe d’envoyer ses grosses capitalisations technologiques plus haut, celles-là même qui détestent des taux en hausse, la psyché de ce marché m’étonnera toujours. Le VIX recule de 3,16% supplémentaires et se pose à 15,01, le pétrole reste stable à 82 dollars le baril de WTI Light Crude, l’or évolue 10 dollars en-dessous de sa résistance de 1800 dollars l’once et le dollar fait du surplace, la paire EUR/USD traite à 1,1637 ce matin. Au chapitre des secteurs, le podium du jour se compose des titres de la consommation discrétionnaire, de la santé et de la technologie. La consommation discrétionnaire mène la cote à la hausse toute la journée, avec la force de la vente au détail, des accessoires de vêtements et de l'automobile. CROX +9%, TSLA +3% (plus hauts historiques), AN +8%. L'énergie est à l'opposé du marché, pas de gros titres, mais le complexe des matières premières est généralement en baisse, ce qui constitue un repli sain après un rallye impressionnant. Les semi-conducteurs et les logiciels progressent pour la plupart dans le secteur de la technologie, bien qu'ils soient freinés par les résultats du jour (notamment IBM -9,6% et LRCX -1,8%). Les métaux industriels et les produits chimiques reculent dans le secteur des matériaux, avec la faiblesse de certains rapporteurs (notamment DOW -1,05% et NUE -2,94%).

Sur le plan macroéconomique, les demandes initiales d’allocations chômage pour la semaine se terminant le 16 octobre reculent de 6’000 personnes pour atteindre 290’000 (consensus 303’000). C'est la deuxième semaine consécutive où elles sont inférieures à 300’000 et c'est le plus bas niveau des demandes initiales depuis le 14 mars 2020. L’air de rien, ces statistiques pourraient laisser espérer un rapport sur l’emploi d’octobre en amélioration, à suivre de près.

Amis geeks, prêtez attention, surtout vous qui vous êtes rués sur le premier ETF dédié au bitcoin, le fameux et poétique BITO. Ce dernier risque déjà de d’atteindre sa limite sur les contrats à terme, après deux jours de négociation, BITO possède près de 1’900 contrats pour octobre, et les règles du CME (Chicago Mercantile Exchange) limitent à 2’000 le nombre de contrats de premier mois qu'une entité peut posséder. Pour éviter d'atteindre la limite, l'ETF a également accumulé 1’400 contrats pour novembre. Mais au rythme où il ajoute des actifs (le fonds a déjà plus d'un milliard de dollars sous gestion), la position totale maximale de 5’000 contrats pourrait bientôt être atteinte.

Le patient chinois Evergrande honore une échéance de dette qu'il n'avait pu payer il y a quelques semaines. Aux Etats-Unis, les démocrates ont l'air de se résigner à revoir en baisse leurs ambitions, à la fois au niveau réformiste et de la prodigalité. Un renoncement qui pourrait avoir un impact positif sur les marchés, qui redoutaient notamment un durcissement fiscal qui pourrait ne pas avoir lieu, en tout cas pas dans les proportions annoncées.

Revoilà les indicateurs PMI des principales économies mondiales pour le mois d'octobre. Ils sont globalement tous attendus en baisse, tout en restant bien ancrés en zone d'expansion. Aux Etats-Unis, ils pourraient être en voie de stabilisation au niveau manufacturier voire en légère hausse au niveau des services. En Soirée, Jerome Powell, le patron de la Fed doit participer à un événement qui lui donnera peut-être l'occasion de s'exprimer sur la politique monétaire.

ABB: UBS reste à l'achat avec un objectif de cours ajusté de 36 à 35 francs. Vertical Research démarre le suivi à conserver en visant 35 francs. Kering: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 750 à 740 euros. Lindt: UBS relève son objectif de cours de 116’000 à 124’000 francs. Moncler: Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 55 à 57 euros. Pernod Ricard: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 225 à 230 euros. Intel: le titre sombre de près de 9% hors séance après la publication de ses résultats. Le management explique que les investissements pèseront plus lourd que prévu à moyen terme sur les marges. Snap: l'action s'effondre de 21% après des comptes dégradés par les nouvelles pratiques d'Apple. Sika: les revenus sur neuf mois sont en hausse de 18,2%. Google diminue ses commissions pour les éditeurs d'applis mobiles. Facebook ne sait pas bien compter ses utilisateurs, selon des documents internes obtenus par le WSJ. Apple va devoir héberger davantage de données clients en Chine, selon The Information, pour se conformer à la réglementation locale. Partners Group est en négociations pour l'achat d'une participation de 25% dans la société suisse de montres de luxe Breitling auprès de CVC Capital Partners, rapporte Bloomberg. La plateforme crypto FTX valorisée à 25 milliards de dollars. WeWork monte pour ses débuts à Wall Street après sa fusion avec un Spac.

Roche a obtenu du régulateur américain un feu vert pour un test de diagnostic d'accompagnement de Ventana PD-L1 pour identifier les patients souffrant de cancer du poumon non à petites cellules qui pourraient être traités au Tecentriq (atezolizumab). Renault a multiplié par plus de deux son estimation pour cette année de la perte de production due à la crise des semi-conducteurs, qui a également fait plonger ses volumes et ses revenus au troisième trimestre. Le groupe au losange évalue désormais à près de 500’000 sur l'ensemble de 2021 le nombre de véhicules non produits en raison de cette crise, alors qu'il tablait auparavant sur environ 200’000 unités. Le groupe a vu cette pénurie s'intensifier au troisième trimestre, avec des pertes de production de 170'000 véhicules. L'Oréal  annonce une croissance meilleure qu'attendu de ses ventes au troisième trimestre, à la faveur d'une forte demande pour ses produits haut de gamme.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,34% à la cloche, Hong Kong avance de 0,25%, Shanghai recule de 0,26% et Séoul perd 0,04%. Le future SPX rend 7 points et l’Europe ouvre en progression de 0,4%. Attention au Nasdaq, qui pourrait souffrir quelque peu aujourd’hui, après la baisse d’Intel et Snap dans les échanges après bourse. On observe déjà des replis sur Facebook et Alphabet notamment.

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